Le SEAE fête ses 10 ans — Travailler pour l’Europe, dans le monde entier.

«Ce n’est pas pour rien que le SEAE est appelé “Service”. C’est un privilège de servir l’UE et de contribuer à la création d’un monde meilleur. De travailler pour l’Europe, dans le monde entier.» #EEAS10
C’est précisément l’idée qui sous-tend le débat intitulé «L’UE dans un monde en évolution - Garder le cap dans des eaux agitées» que nous avons organisé en réunissant, pour la première fois, trois hauts représentants (bien entendu, nous avions également invité Cathy Ashton, mais elle n’a malheureusement pas pu se joindre à nous). Cela a été pour moi un réel plaisir de discuter avec Federica Mogherini et Javier Solana des progrès réalisés ces dernières années et du rôle que le SEAE a joué à cet égard; ils sont non seulement mes prédécesseurs, mais aussi de bons amis.
Il était également émouvant d’entendre des voix extérieures à l’UE, telles que celles d’Antonio Guterres, de Madeleine Albright et de Juan Manuel Santos. Ils ont évoqué leur collaboration avec le SEAE et souligné combien ils avaient apprécié de travailler avec un partenaire fiable, sur lequel on peut compter pour, ensemble, dénouer des conflits et résoudre des problèmes communs. De temps en temps, nous avons besoin d’entendre des personnes tierces nous dire comment ils nous perçoivent et ce que nous leur avons apporté. Mais aussi ce que nous pouvons améliorer. C’est ce qu’on appelle «mettre les choses en perspective»; cela peut aider à corriger des erreurs, mais constitue aussi un exercice stimulant.
Lors d’une conversation animée par Cristine Ockrent, nous avons passé en revue les années tumultueuses que nous avons traversées. Lorsqu’on nous a demandé quels avaient été pour nous les moments ou les décisions les plus mémorables, Javier Solana a mentionné le renforcement des capacités de gestion des crises qui permet à l’UE d’être un acteur en matière de sécurité sur le terrain. Federica Mogherini a mis en exergue la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien et le lancement de la coopération structurée permanente (CSP), qui a donné une impulsion majeure à l’intégration de la défense européenne. J’ai pour ma part mentionné ma participation, le deuxième jour de mon mandat, à la cérémonie organisée à Paris pour honorer la mémoire des soldats français tués au Mali alors qu’ils y étaient en mission pour combattre le terrorisme. Leur engagement nous rappelle combien il est nécessaire que les Européens œuvrent en faveur de la sécurité et de la paix, parfois loin de l’Europe.
Évoquant les changements intervenus ces dernières années, Javier Solana nous a rappelé que nous devons constamment tirer des enseignements de nos expériences. Et, au sein de l’Union, nous avons tiré de nombreux enseignements. Ainsi, face aux conséquences économiques de la pandémie, nous avons réagi beaucoup plus rapidement et efficacement que nous ne l’avions fait face à la crise financière. Federica Mogherini a souligné la complexité croissante des problèmes actuels, qui exigent des approches intégrées et des actions de grande ampleur, que seule l’UE peut adopter. Quant à moi, j’ai souligné l’importance, pour l’UE, de rendre compte de ses accomplissements. Communiquer est capital dans le monde d’aujourd’hui et l’UE doit être proactive à cet égard, expliquer ce qu’elle fait et pourquoi elle le fait. Si nous ne le faisons pas, d’autres s’en chargeront.
Mêlant souvenirs personnels et réflexions analytiques, nous avons évoqué le chemin parcouru pour faire de l’UE un acteur crédible en matière de sécurité et souligné le rôle joué par l’UE pour «rendre au multilatéralisme sa grandeur».
Mêlant souvenirs personnels et réflexions analytiques, nous avons évoqué le chemin parcouru pour faire de l’UE un acteur crédible en matière de sécurité et souligné le rôle joué par l’UE pour «rendre au multilatéralisme sa grandeur». Naturellement, compte tenu du rôle central joué par le SEAE dans l’obtention de l’accord sur le nucléaire iranien, nous avons passé un certain temps à discuter des principaux éléments qui ont contribué à ce succès diplomatique: la manière dont les Européens sont parvenus à maintenir l’accord en vie après le retrait de l’administration américaine actuelle, et ce que nous devrions faire maintenant, avec l’entrée en fonction d’un nouveau président américain, afin de garantir le plein respect de l’accord par toutes les parties.
Dans l’ensemble, ce débat a été mémorable, nourri de questions très intéressantes posées en ligne, et il a bénéficié d’une grande participation des médias sociaux. Il a renforcé ma conviction que le SEAE joue un rôle unique en tant qu’interface entre l’Europe et le reste du monde. Il est composé de personnes très engagées et professionnelles. Et je rejoins la présidente Von Der Leyen pour souligner combien je suis fier du travail qu’elles accomplissent. En fin de compte, ce qui fait la force d’une organisation, c’est la force des femmes et des hommes qui travaillent pour elle.
Enfin, et surtout, ce n’est pas pour rien que le SEAE est appelé “Service”. C’est un privilège de servir l’UE et ses citoyens et de contribuer à la création d’un monde meilleur. De travailler pour l’Europe, dans le monde entier.
Certains des temps forts du débat sont disponibles ici, et vous trouverez un enregistrement de l’intégralité du débat ici.
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