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Espace: l’Europe à la conquête de l’ultime frontière

23.01.2018
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L’espace est l’ultime frontière, pour l’Europe également. La 10e conférence sur la politique spatiale réunira les dirigeants européens du secteur, les 23 et 24 janvier, dans le prestigieux palais d’Egmont, siège du ministère belge des affaires étrangères. Ce sera l’occasion pour la haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, de conclure avec le directeur de l’Agence spatiale européenne (ASE), Johann Woerner, un accord ambitieux sur la coopération entre le Centre satellitaire de l'UE (CSUE) et l’ASE dans le domaine de l’accès aux données, du volet sécurité du programme Copernicus et de l’extraction d’informations à partir d'images.

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© ESA - Manuel Pedoussaut

 

Cette 10e édition de la conférence est une «démonstration de force» pour la communauté spatiale européenne: plus de vingt ans après les premiers pas hésitants de la «politique spatiale européenne», les résultats obtenus sont impressionnants. 

L’Europe est aujourd’hui le deuxième plus grand acteur mondial dans le domaine spatial. L’espace est un facteur de développement technologique et économique essentiel pour le continent européen: entre 2014 et 2020, l’Union investira à elle seule plus de 12 milliards d’euros dans les activités spatiales. L’économie spatiale européenne, y compris la production et les services, emploie plus de 230 000 personnes, et sa valeur a été estimée à 50 milliards d’euros en 2014. Certaines entreprises industrielles européennes du secteur spatial, telles qu’AIRBUS, Thales ou Leonardo, comptent parmi les leaders mondiaux dans un domaine hautement concurrentiel dominé par les géants américains.

L’UE possède plusieurs systèmes spatiaux, avec Copernicus pour l'observation de la Terre, EGNOS, futur système de surveillance de l’espace, et Galileo pour la navigation par satellite et la géolocalisation. Avec 18 satellites actuellement en orbite et plus de 30 autres mises en orbite prévues dans les 10 à 15 prochaines années, l'UE est le plus gros client institutionnel de services de lancement en Europe, avec la famille de lanceurs Ariane. Grâce au travail et aux efforts exceptionnels fournis par l’ASE et les agences spatiales de ses États membres, le «vieux continent» est présent dans l’ensemble du système solaire: sur Mars avec les missions ExoMars, sur une comète avec la sonde Rosetta et, avec le satellite Gaia, à la découverte de mille milliards d’étoiles dans notre galaxie et notre voisinage galactique, afin d’établir la carte en 3D la plus précise possible de la Voie lactée et de répondre aux questions concernant ses origines et son évolution. L’Europe est aussi présente en orbite: elle participe depuis 20 ans aux activités de la Station spatiale internationale (ISS), ce qui a permis à des astronautes européens d'avoir accès en permanence au plus grand complexe et laboratoire orbital jamais construit, mais aussi de démontrer les capacités industrielles de l'UE avec la mise au point d’un vaisseau cargo de ravitaillement, le «véhicule de transfert automatique». Cette prouesse technologique est capable de fonctionner de manière autonome dans l’espace et de s'arrimer à l’ISS. Si notre souveraineté européenne et notre autonomie stratégique sont au cœur de la politique spatiale européenne, l’espace est un facteur essentiel pour tirer le meilleur parti des efforts de coopération internationale. Une grande partie de nos programmes spatiaux est mise en œuvre en coopération avec les grandes puissances spatiales telles que les États-Unis, l’Inde, le Japon, la Russie et la Chine, ainsi que les pays en développement, qui assureront leur développement durable grâce aux technologies et aux services spatiaux européens comme Galileo ou Copernicus. En outre, l’Union participe activement au Forum international d’exploration de l’espace, lancé par la Commission européenne et l’Agence spatiale européenne en 2011, qui établit un dialogue de haut niveau sur l’exploration de l’espace. La prochaine édition aura lieu à Tokyo en mars 2018. Elle mettra l’accent sur les enjeux à venir, qui pourraient voir le retour d'astronautes sur la Lune et leur arrivée sur Mars pendant la première moitié du siècle.

 

© ESA -UPC

Saviez-vous que les technologies spatiales européennes jouent un rôle clé dans le développement socio-économique des pays en développement? Sans les satellites en orbite autour de la Terre, il ne peut pas y avoir de télécommunications performantes, ni de services de navigation et de positionnement, ni de systèmes de réaction d'urgence. Pour les pays en développement, le programme d’observation de la Terre Copernicus et les services liés soutiennent un large éventail d’applications environnementales et de sécurité, y compris en ce qui concerne la surveillance du changement climatique, le développement durable, les transports et la mobilité, la planification régionale et locale, la surveillance maritime, l’agriculture et la santé. Dans le même temps, Galileo offre à chacun des services de positionnement précis, qui améliorent l'accès à l’information, à l’éducation, aux soins de santé et aux possibilités économiques des personnes vivant dans des régions isolées. Les technologies spatiales sont un moteur de développement durable. En tant qu’acteur mondial, l’Europe a la responsabilité de promouvoir des conditions stables pour le développement humain et économique, les droits de l’homme, la démocratie et les libertés fondamentales. Dans ce contexte, l’un des principaux objectifs de l’UE est d’aider les pays tiers en situation de crise ou de crise émergente, et d’empêcher les menaces mondiales et transrégionales d’avoir un effet déstabilisateur. Avec les technologies spatiales européennes, «yes, we can!»

Cette liste de réussites est loin d’être exhaustive, mais les dirigeants européens du secteur spatial ne se rencontrent pas uniquement pour se congratuler: ils débattront également du consensus indispensable à trouver pour relever les défis liés à un contexte international en mutation rapide. Premièrement, l’émergence des champions commerciaux du «New Space» («nouvel espace») et des innovateurs tels que l’emblématique SpaceX constitue une menace directe pour le groupe Ariane, notre grand champion des lancements. Cette concurrence d’un nouveau type est particulièrement rude pour les représentants de l’«old space» («ancien espace»), qui sont nés pendant la guerre froide et n’ont pas l’habitude d’être confrontés au monde du capital-risque et des innovations de la Silicon Valley. Deuxièmement, le nombre croissant de puissances spatiales, les risques de collisions avec des débris spatiaux, la militarisation de l’espace et la mauvaise conduite des États et entités voyous obligent les Européens à prendre des mesures pour adapter et dynamiser leur politique spatiale.

Face à ces enjeux, l’UE a publié en octobre 2016 la communication intitulée «Stratégie spatiale pour l’Europe», qui décrit les grandes lignes de nos objectifs spatiaux pour les années à venir. Ce document met l’accent sur l’énorme potentiel que représente l’espace pour l’UE et aborde des aspects importants de la politique étrangère et de la sécurité. Cette stratégie est une étape importante vers une politique spatiale unifiée entre l’UE, ses États membres et l’ASE.

 

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La compétitivité industrielle, l’esprit d’entreprise, l’autonomie stratégique, le développement social, la préservation de l’environnement, les sciences et l’exploration sont au cœur des ambitions spatiales européennes et des questions qui seront soulevées lors de la conférence sur la politique spatiale. Cela pourrait sembler trop ambitieux dans un contexte de crise. C’est peut-être le cas, mais les Européens sont toujours ambitieux lorsqu’il s’agit de conquérir une nouvelle frontière.

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