«J'estime comme M. Lavrov que cet échange a été utile, constructif et positif. Nous allons continuer dans ce sens non seulement dans le courant de la journée, mais aussi dans les semaines et les mois à venir», a déclaré M^me Mogherini à l’issue de ses discussions avec M. Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères. «Nous sommes depuis toujours convaincus, au sein de l’Union européenne, que le dialogue — un dialogue constructif, franc et ouvert — est la voie à suivre. Cela est vrai aussi pour un acteur important — un pays voisin mais également un acteur mondial — comme la Fédération de Russie».

La haute représentante n'a pas caché qu'il existait des domaines de désaccord entre l’Union et la Russie, notamment le conflit dans l’est de l’Ukraine et l’annexion de la Crimée par la Russie, mais elle a souligné que les deux parties s'étaient entretenues sur la façon dont elles pouvaient faire progresser la mise en œuvre des accords de Minsk.

«Nous pensons dans l’Union européenne que cette mise en œuvre est encore plus urgente après le décès, hier, d’un observateur de l’OSCE dans l’est de l’Ukraine», a-t-elle déclaré.

M^me Mogherini et M. Lavrov se sont entretenus de plusieurs dossiers pour lesquels il est important que les grandes puissances travaillent ensemble, notamment la Syrie, la Libye, le processus de paix entre Israël et la Palestine, l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, la dénucléarisation de la péninsule coréenne, le processus de paix en Afghanistan, ainsi que le partage mondial des responsabilités face à des flux migratoires considérables, ou encore la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le changement climatique et les objectifs de développement durable.

«Nous partageons la même vision de la manière de collaborer plus étroitement en vue d’une solution politique à la guerre en Syrie. Je pense que nous avons un intérêt commun: celui de mettre un terme à cette guerre, qui cause la perte de tant de vies humaines et entraîne tellement de souffrances, pour les Syriens d’abord, mais aussi pour l’ensemble de la région. Et nous avons un intérêt commun à garantir que cette partie de notre voisinage trouve enfin la paix, la stabilité et la sécurité, en assurant la défaite de Daech et en garantissant un avenir démocratique, inclusif, laïc et uni à la Syrie, dans le cadre des résolutions applicables du Conseil de sécurité des Nations unies et des pourparlers intra-syriens menés sous l’égide des Nations unies à Genève, et sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies», a souligné la haute représentante.

Ils ont également convenu de poursuivre le dialogue sur la lutte contre le terrorisme, qui a repris au cours des derniers mois, et de renforcer la coopération en ce qui concerne l’Arctique, la dimension septentrionale, ainsi que les échanges dans les domaines culturels, éducatifs ou de la recherche.

«Là encore, cela ne permettra pas de supprimer ou de surmonter toutes nos difficultés et tous nos désaccords, en particulier sur la question de l’Ukraine, mais il existe aussi des domaines de coopération, et nous sommes déterminés à accroître le niveau de coordination et de coopération en explorant les voies qui permettront à la Russie et à l’Union européenne de contribuer à résoudre certaines des crises auxquelles nous sommes confrontés dans le monde d’aujourd’hui. Nous traversons une période difficile, une période au cours de laquelle aucune once de coopération ne peut être gaspillée ou sous-estimée. Nous avons donc la responsabilité de mettre tout en œuvre pour trouver un terrain d’entente et des solutions communes», a conclu M^me Mogherini.