Soudan: déclaration du haut représentant Borrell sur l'évolution de la situation politique

18.11.2021

Les violences perpétrées par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques hier au Soudan ont fait au moins 17 nouvelles victimes et des centaines de blessés. Ces tueries insensées sont inacceptables. Les récits faisant état de l'entrée des forces de sécurité dans les hôpitaux pour arrêter les manifestants et empêcher les blessés de recevoir des soins sont très préoccupants. Des médecins indiquent faire l'objet d'intimidations et de menaces et ont annoncé se mettre en grève.

Ces violences et agressions perpétrées contre des manifestants pacifiques constituent des violations des droits fondamentaux de l'homme tels que la liberté de réunion, la liberté d'expression et la protection des civils. Les auteurs de ces violations devront répondre de leurs actes.

L'Union européenne est vivement préoccupée par le verrouillage total de l'information imposé par les autorités lors de la journée de mobilisation d'hier. Celui-ci n'empêchera pas le monde d'être informé de ces violations des droits de l'homme. Il n'empêchera pas non plus la communauté internationale d'entendre l'appel clair lancé par le peuple soudanais. Tous les services de communication devraient être immédiatement et complètement rétablis.

À travers cette violence, le pouvoir militaire au Soudan envoie un message très négatif au peuple soudanais, qui a lancé avec tant de courage une révolution pacifique en 2019 et qui réclame, à juste titre, la liberté, la paix et la justice pour tous dans le pays.

L'Union européenne soutient la transition démocratique au Soudan depuis le début et elle n'acceptera pas que l'ordre constitutionnel et la transition démocratique échouent en raison du coup d'État militaire perpétré le 25 octobre. Si l'ordre constitutionnel n'est pas immédiatement rétabli, les conséquences seront graves en ce qui concerne notre soutien, y compris financier.

Le pouvoir militaire devrait tenir compte de l'appel du peuple et revenir à l'ordre constitutionnel. Il convient de rétablir le Premier ministre Hamdok dans ses fonctions et de le laisser former un gouvernement civil. Toutes les personnes détenues depuis le 25 octobre devraient être immédiatement libérées. Le seul moyen de sortir de cette crise créée par le coup d'État militaire du 25 octobre est de s'engager dans un dialogue inclusif sur une feuille de route visant à s'attaquer conjointement aux nombreuses questions difficiles qui restent à régler sur la voie de la transition démocratique. Le peuple soudanais réclame et mérite la liberté, la paix et la justice pour tous, et le pouvoir militaire devrait se joindre à lui pour que cela se concrétise.

Nabila Massrali
Spokesperson for Foreign Affairs and Security Policy
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Gesine Knolle
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