Philippines: le premier comité mixte fait le point sur la coopération avec l'UE

28.01.2020

Philippines: le premier comité mixte fait le point sur la coopération avec l'UE

Le tout premier comité mixte prévu par le nouvel accord de partenariat et de coopération (APC) entre l'Union européenne et les Philippines s'est réuni à Bruxelles le 28 janvier 2020.

L'UE a exprimé ses condoléances pour les pertes tragiques de vies humaines causées par les catastrophes naturelles qui ont frappé Mindanao, Leyte et, dernièrement, Calabarzon à la suite de l'éruption du volcan Taal, avec de lourdes conséquences pour les moyens de subsistance des populations concernées.

Le lancement du comité mixte permet aux Philippines et à l'Union européenne (UE) de s'atteler de manière systématique à un examen de toutes les possibilités de coopération dans différents secteurs en vue de porter les relations bilatérales à un niveau supérieur et de renforcer les liens en s'appuyant sur l'intérêt et le respect mutuels. Il permet de franchir un nouveau cap dans les relations bilatérales et devrait renforcer considérablement les liens qui unissent les deux parties.

Le comité mixte a établi son règlement intérieur et a créé trois sous-comités spécialisés: en matière de coopération au développement, en matière d'échanges, d'investissements et de coopération économique, et en matière de bonne gouvernance, d'état de droit et de droits de l'homme. Ces sous-comités permettront aux deux parties de disposer d'instances ad hoc pour approfondir leurs relations dans ces domaines. Le comité mixte continuera de réfléchir à la création d'autres sous-comités, notamment en matière de transports, de TIC et de santé.

Dans le cadre de cette première réunion du comité mixte, les deux parties ont fait le point sur la coopération existante et examiné les possibilités de renforcer la coopération dans différents secteurs: la sécurité, l'économie, les droits de l'homme, les objectifs de développement durable, l'environnement, les ressources naturelles, le changement climatique et d'autres domaines sectoriels, en ce qui concerne par exemple les gens de mer, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN), la science et la technologie, l'éducation, les technologies de l'information et de la communication, ainsi que la connectivité.

L'UE a apporté une réponse concrète à la suite des catastrophes naturelles qui ont frappé les Philippines. L'éruption récente du volcan Taal est le dernier exemple en date de situation où l'UE a fourni une aide humanitaire d'urgence. L'UE se tient prête à soutenir les efforts du gouvernement en matière de préparation aux catastrophes et de réduction des risques de catastrophe. 

L'UE a exprimé son soutien et son attachement constants en faveur de la paix et du développement à Mindanao, notamment dans la région de Bangsamoro, et a déclaré attendre avec intérêt la signature des accords financiers correspondants par le gouvernement des Philippines, pour des montants qui s'élèvent à 85 millions d'euros en subventions. Le soutien de l'UE est destiné à contribuer à la paix et au développement durables à Mindanao.

Les deux parties ont aussi relevé l'importance que revêt l'ALE entre l'UE et les Philippines et ont procédé à un échange de vues sur les perspectives de poursuite des négociations. Elles ont également débattu de la mise en œuvre effective par les Philippines des engagements souscrits dans le cadre des conventions internationales qui sous-tendent l'octroi des avantages liés au SPG+.

L'APC repose sur des principes et des questions que l'UE et les Philippines ont en commun et qui revêtent une importance capitale pour les deux parties. Les deux parties ont procédé à des échanges ouverts et constructifs sur ces questions et ont déclaré attendre avec intérêt de pouvoir en débattre de manière approfondie au sein des sous-comités correspondants.

Par ailleurs, les deux parties ont réaffirmé qu'elles étaient résolues à promouvoir et protéger les droits de l'homme, tout en reconnaissant la nécessité d'un dialogue sur les approches à l'égard de certaines questions relatives aux droits de l'homme.

L'UE et les Philippines ont réaffirmé leur volonté de réaliser les objectifs de développement durable et ont souligné qu'il importait d'atténuer le changement climatique et de protéger les ressources naturelles.

En matière de sécurité, les deux parties ont salué la coopération en cours en matière de menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, et ont déclaré attendre avec intérêt le renforcement de la coopération en matière de sécurité. L'UE et les Philippines ont en outre réaffirmé que la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) constitue le cadre général de l'ordre juridique applicable aux mers, lequel doit être respecté par tous les pays. Les Philippines ont pris acte de ce que l'UE attend avec intérêt la conclusion rapide, sous l'impulsion des Philippines, d'un code de conduite en mer de Chine méridionale qui soit efficace, substantiel et conforme au droit international, y compris la CNUDM.

La politique de l'UE à l'égard des Philippines n'est pas affectée par le Brexit. 

Au cours des discussions sur les relations plus larges entre l'UE et l'ANASE, l'UE a réaffirmé qu'elle souhaitait devenir une partenaire stratégique de l'ANASE et a déclaré attendre avec intérêt de coopérer avec les Philippines en tant que prochain pays coordinateur au sein de l'ANASE pour les relations avec l'UE (à partir de juillet 2021). Les relations entre l'UE et l'ANASE feront l'objet de plus amples discussions lors d'une réunion des hauts fonctionnaires qui se tiendra les 10 et 11 février à Bruxelles.

La réunion a été ouverte conjointement et coprésidée par M. Gunnar Wiegand, directeur exécutif pour l'Asie et le Pacifique au Service européen pour l'action extérieure, et S.E. Enrique A. Manalo, sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères chargé de la politique, ministère des affaires étrangères des Philippines.

La prochaine réunion du comité mixte se tiendra aux Philippines.