Nicaragua: Déclaration du haut représentant Josep Borrell sur l’évolution de la situation en amont des élections de novembre

09.08.2021

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, et la vice-présidente, Rosario Murillo, veulent remporter les élections sans livrer bataille. Leur décision de priver le dernier parti politique d’opposition de sa personnalité juridique en amont des élections générales de novembre, qui a été mise en œuvre par le Conseil suprême électoral le 6 août, réduit à néant les perspectives d’un processus électoral crédible et légitime. L’opposition a été éliminée. Les Nicaraguayens se voient dépouillés d’un droit civil et humain de base, celui de voter dans le cadre d’élections crédibles, inclusives et transparentes, conformément à la constitution du Nicaragua et aux lois et normes internationales en matière de droits de l’homme.

L’Union européenne (UE) a fermement condamné l’adoption de lois restrictives ainsi que la répression systématique et la détention arbitraire que continuent à subir les précandidats à l’élection présidentielle, les dirigeants de l’opposition, les leaders étudiants, les meneurs des mouvements paysans, les journalistes et les représentants des entreprises. Le président Ortega et la vice-présidente Murillo doivent mettre un terme à cette spirale autocratique et changer de cap. L’UE demande instamment aux autorités nicaraguayennes de libérer tous les prisonniers politiques, de rétablir les partis politiques, d’abroger les lois restrictives et d’autoriser des élections libres et équitables dans l’optique d’une réconciliation et d’une solution démocratique. L’unité civique de tous les acteurs sociaux, économiques et politiques nicaraguayens en faveur d’un changement démocratique pacifique reste indispensable pour construire un avenir meilleur. L’UE œuvrera avec la communauté internationale afin de défendre le dialogue et la démocratie et promouvoir le respect de l'état de droit et des droits de l'homme au Nicaragua.

C’est dans ce contexte que le Conseil a décidé, le 30 juillet, d’imposer des sanctions ciblées à l’encontre de huit autres personnes responsables de graves violations des droits de l’homme au Nicaragua et/ou dont les actions ont porté atteinte à la démocratie ou à l’état de droit. Cette décision fait suite à de multiples tentatives pour nouer le dialogue et entamer une discussion critique mais constructive avec les autorités nicaraguayennes. L'UE continuera d’utiliser tous les instruments dont elle dispose pour soutenir une solution démocratique pacifique et négociée à la crise politique au Nicaragua.

Peter Stano
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