Coronavirus: déclaration du dialogue Europe-Asie (ASEM)

07.09.2020

Points clés de la déclaration conjointe publiée au nom des 53 partenaires de l'ASEM:

Reconnaître que la lutte contre la pandémie de COVID-19 nécessite une coopération internationale concertée, avec un partage transparent et en temps utile d'informations précises.
Convenir que les mesures prises par les gouvernements pour faire face à la pandémie "devraient protéger les droits de l'homme, et non y porter atteinte", éviter la stigmatisation et protéger les personnes en situation de vulnérabilité.
Reconnaître que la lutte contre la pandémie requiert une coopération internationale pour accélérer la mise au point et la fourniture de vaccins, de diagnostics et de traitements, que l'on considère comme un "bien public mondial en rapport avec la santé".
Se féliciter de l'adoption de la résolution de la 73e Assemblée mondiale de la santé relative à la COVID-19 dans son intégralité. Cette résolution mentionne la nécessité d'évaluer les enseignements tirés de la riposte mondiale à la pandémie de COVID-19.
Limiter autant que possible la perturbation du commerce international tout en tenant compte des considérations liées à la santé publique et à la sécurité.
S'engager en faveur d' une relance socioéconomique post-COVID-19 durable, sur la base de l'accord de Paris et du programme de développement durable à l'horizon 2030.

Déclaration du dialogue Europe-Asie (ASEM) sur la maladie à coronavirus (COVID-19) faite par les ministres des affaires étrangères du Cambodge, pays hôte du 13e sommet de l'ASEM, de l'UE et de l'Allemagne,coordinateurs régionaux du groupe européen, de Singapour, coordinateur régional du groupe de l'ASEAN, et de la Russie, coordinateur régional du groupe de l'Asie du Nord-Est et du Sud. [1]

Nous, ministres des affaires étrangères du pays hôte du 13e sommet du dialogue Europe-Asie (ASEM) ainsi que des coordinateurs régionaux de l'ASEM, en concertation avec les partenaires de l'ASEM [2], exprimons notre vive préoccupation face à la pandémie de COVID-19, crise sanitaire mondiale inédite provoquant de graves perturbations de l'économie, du commerce et des déplacements au niveau mondial, entraînant des pertes d'emplois sans précédent et ayant de lourdes conséquences sur la vie des personnes et des économies des partenaires de l'ASEM.

Nous sommes attristés par les pertes de vies humaines et les souffrances causées par la pandémie et exprimons notre gratitude et notre soutien sincères aux professionnels du secteur médical, au personnel de santé et aux autres agents de première ligne, y compris les bénévoles, qui luttent contre la pandémie.

La nature transfrontière de la pandémie a mis en évidence l'interconnexion entre l'Asie et l'Europe. Le virus ne fait pas de distinction entre les continents, les frontières, les nationalités ou les origines ethniques. Nous saluons la résolution 2532 du Conseil de sécurité des Nations unies et soulignons qu'il convient de respecter l'appel lancé par le Secrétaire général des Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu mondial. Nous ne devons pas tolérer la stigmatisation et la discrimination, ni permettre à la pandémie d'aggraver les inégalités existantes. Les personnes en situation de vulnérabilité doivent être protégées, notamment grâce à la lutte contre la violence à l'égard des femmes et des enfants. Nous soulignons qu'il incombe au premier chef aux gouvernements d'adopter et de mettre en œuvre des interventions pour faire face à la pandémie de COVID-19 qui soient adaptées à leur contexte national. À cet égard, nous appelons les partenaires de l'ASEM à appliquer des plans d'action nationaux en mettant en place, selon les spécificités de leur contexte, des mesures contre la COVID-19 qui soient globales, proportionnées et assorties de délais, et qui tiennent compte de l'âge, du handicap et des questions de genre, à l'échelle de l'ensemble des pouvoirs publics, ainsi qu'à renforcer les mesures en faveur de la participation des femmes à toutes les étapes des processus décisionnels. Personne ne doit être laissé pour compte dans la riposte à la pandémie.

Nous prenons acte avec intérêt du rapport du secrétaire général de l'ONU intitulé "COVID-19 and human rights". Les mesures adoptées par les gouvernements pour faire face à la pandémie devraient protéger les droits de l'homme, et non y porter atteinte, tout en s'attachant à sauver des vies et à garantir la sécurité, le bien-être et les moyens de subsistance des citoyens. Elles doivent être nécessaires, proportionnées et non discriminatoires, conformément aux obligations internationales en matière de droits de l'homme et aux législations nationales, et n'être maintenues qu'aussi longtemps qu'elles sont strictement nécessaires. Elles ne doivent pas servir de prétexte pour limiter l'espace démocratique et civique, les droits de l'homme et les libertés fondamentales, ainsi que le respect de l'état de droit. Nous condamnons la diffusion de fausses nouvelles et la propagation d'informations erronées dommageables et manipulées qui induisent le public en erreur, et qui présentent un danger pour la santé publique et constituent une menace pour le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.

Nous estimons que la lutte contre la pandémie de COVID-19 nécessitera non un repli sur soi mais une coopération internationale concertée, des actions efficaces d'organisations multilatérales, ainsi qu'un soutien au multilatéralisme de la part des partenaires de l'ASEM, sur la base des principes et des valeurs des Nations unies.

Face aux perturbations généralisées des déplacements causées par la pandémie, nous nous félicitons de la bonne coopération entre les partenaires de l'ASEM pour ce qui est de faciliter le rapatriement rapide et sûr de citoyens bloqués à l'étranger et l'accès aux services essentiels pour ceux qui restent dans des pays de l'ASEM.

Coopération et soutien au niveau international

Nous réaffirmons notre volonté de travailler ensemble et de partager les expériences, les bonnes pratiques et les informations de manière libre, responsable et transparente et en temps utile afin d'enrayer de façon décisive et efficace la propagation de la pandémie. Ce faisant, il y a lieu d'en limiter autant que possible les effets négatifs sur nos sociétés et nos économies, de répondre aux besoins spécifiques des personnes appartenant à des populations vulnérables, de préserver le bien-être, la vie privée et la sécurité de tous et de maintenir la stabilité socioéconomique. Conscients que la limitation de l'information a des conséquences dévastatrices pour les personnes, nous réaffirmons que l'accès à des informations transparentes, à jour, fiables et fondées sur des faits est essentiel pour une riposte mondiale efficace à la pandémie et nous soulignons l'importance du partage d'informations sur les potentiels risques sanitaires à l'échelle mondiale, y compris le partage d'informations ayant trait à la santé publique via le réseau du règlement sanitaire international (RSI), ainsi que les stratégies en matière de santé liées à la COVID-19.

Nous savons que la pandémie de COVID-19 pose des défis économiques sans précédent qui touchent de manière disproportionnée les pays en développement. Nous demandons instamment l'instauration d'un partenariat entre les pays développés et les pays en développement, ainsi que les institutions financières mondiales, pour renforcer la résilience par des mesures nationales et internationales de soutien économique comme il ressort de l'ODD 17, afin d'atteindre les objectifs de développement durable.

Nous soutenons l'appel lancé par les Nations unies en faveur d'une responsabilité partagée, d'une solidarité mondiale et d'une coopération multilatérale renforcée en réponse aux conséquences multidimensionnelles de la COVID-19, en particulier l'importance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la coordination de la riposte sanitaire face à la pandémie. Nous saluons l'adoption de la résolution de la 73e Assemblée mondiale de la santé relative à la COVID-19 dans son intégralité, y compris l'appel lancé par l'Assemblée pour que les États membres de l'OMS, les organisations internationales et les parties prenantes concernées, ainsi que le directeur général de l'OMS, prennent des mesures [3].

Nous nous engageons à continuer de travailler en étroite coopération avec toutes les organisations et les institutions financières internationales et régionales concernées afin d'approfondir la collaboration à l'amélioration de notre état de préparation, de notre résilience et de notre capacité de réaction face aux pandémies.

La lutte contre la pandémie requiert une coopération internationale pour accélérer la mise au point et la fourniture de vaccins, diagnostics et traitements de qualité, accessibles et abordables. À cet égard, nous soutenons pleinement la mise en œuvre des mécanismes multilatéraux qui ont été créés pour accélérer la mise au point de diagnostics, de vaccins et de traitements ainsi que l'accès équitable et universel à ceux-ci, y compris le dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (dispositif ACT), tout en renforçant les systèmes de santé. Nous sommes conscients du rôle d'une immunisation à grande échelle contre la COVID-19, en tant que bien public mondial en rapport avec la santé.

Nous sommes déterminés à partager activement et à exploiter les technologies numériques et l'innovation de manière éthique afin de promouvoir une réponse axée sur la science dans la lutte contre la COVID-19 et de faire face à ses conséquences socioéconomiques. Nous nous engageons à faciliter la recherche scientifique, l'innovation et la coopération technique ouvertes entre les partenaires de l'ASEM et à les encourager à coopérer dans ce domaine avec le secteur privé et les autres parties prenantes concernées, notamment la société civile, en ce qui concerne la recherche, la mise au point, la fabrication et la distribution équitable de diagnostics, médicaments antiviraux, vaccins et autres fournitures médicales de qualité, sur la base des principes de qualité, d'efficacité, de sécurité, d'équité, d'accessibilité et d'abordabilité .

Nous nous félicitons des promesses de contribution faites par les partenaires de l'ASEM, sur un total de 15,9 milliards d'euros pour la réponse mondiale au coronavirus et de 8,8 milliards de dollars pour le sommet mondial des vaccins.

Afin de développer encore la coopération en matière de prévention et de lutte contre les maladies infectieuses, y compris la COVID-19, nous soutenons les efforts visant à renforcer les capacités des laboratoires des pays qui en ont besoin grâce à des activités conjointes de recherche et de formation.

Nous soulignons qu'il importe de disposer de ressources suffisantes et encourageons la coopération entre partenaires de l'ASEM pour faciliter notre action collective contre la COVID-19, y compris la fourniture ininterrompue de soins de santé dans le cadre de nos systèmes de santé.

Rappelant la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle, qui s'est tenue à New York le 23 septembre 2019, ainsi que sa déclaration politique, intitulée "Couverture sanitaire universelle: œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé", nous encourageons les pays à maintenir les services de santé publique essentiels et à renforcer les systèmes de santé publique tout en luttant simultanément contre la pandémie de COVID-19. Il s'agit notamment de soutenir en permanence les programmes d'immunisation critiques pour les maladies à prévention vaccinale telles que la poliomyélite, la diphtérie et la rougeole.

Outre les défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé publique et l'économie mondiale, nous sommes préoccupés par les dommages causés par la propagation de la mésinformation ainsi que d'informations et de discours faux ou manipulés sur la pandémie, en particulier dans la sphère numérique, qui mettent à mal la riposte de santé publique. Nous nous efforcerons de veiller à ce que les citoyens soient correctement et pleinement informés et nous réaffirmons notre détermination à lutter contre la mésinformation et la désinformation.

Nous saluons les efforts considérables déployés par les partenaires de l'ASEM au niveau régional pour collaborer avec des partenaires extérieurs et la communauté internationale dans la lutte contre la COVID-19, y compris pour mobiliser des ressources au niveau mondial en vue de la mise au point de nouveaux vaccins, traitements et tests à la vitesse et à l'échelle requises, ce qui témoigne de leur détermination à réagir collectivement à la pandémie. Nous encourageons également les efforts actuellement menés par l'ASEF pour renforcer l'état de préparation aux pandémies. Nous rappelons la place centrale de l'ASEAN et de l' architecture placée sous sa direction dans la coordination de la riposte régionale à la COVID-19, notant le rôle crucial joué par l'ASEAN pour ce qui est de soutenir la stabilité, la sécurité et la prospérité dans la région et au-delà.

Maintien de chaînes d'approvisionnement résilientes, ouvertes et connectées

Alors même que les partenaires de l'ASEM mettent en œuvre des mesures extraordinaires pour prévenir, détecter, maîtriser et combattre la propagation de la COVID-19, nous restons résolus à œuvrer en faveur d'un environnement ouvert, libre, juste et non discriminatoire qui garantisse des conditions de concurrence équitables, la transparence et des avantages mutuels pour le commerce et l'investissement. Des chaînes d'approvisionnement plus résilientes et plus diversifiées sont nécessaires pour se prémunir contre de futurs chocs. Nous continuerons à assurer la circulation ininterrompue des biens et services essentiels par-delà les frontières, ainsi que leur distribution appropriée au niveau mondial. Nous travaillerons en étroite collaboration pour remédier à toute perturbation causée au soutien nécessaire à la santé et au bien-être de tous. Nous encourageons le maintien de l'interconnexion nécessaire dans la région en facilitant la circulation des personnes et des biens qui est essentielle pour les activités humanitaires, scientifiques et indispensables à l'économie, dans la mesure où cela ne nuira pas aux efforts menés par chaque pays pour enrayer la maladie.

Nous continuerons également à collaborer pour maintenir et faciliter le commerce international, y compris dans le cadre de l'OMC, et pour coordonner les réponses de manière à garantir que le trafic international et les infrastructures de transport critiques, telles que les aéroports et les ports maritimes, restent opérationnels, et que la circulation des biens et des marchandises se poursuive, tout en tenant compte des considérations liées à la santé publique et à la sécurité. Les mesures d'urgence destinées à lutter contre la COVID-19, notamment les restrictions en matière de déplacements , si elles sont jugées nécessaires, doivent être ciblées, proportionnées, transparentes et temporaires. Elles ne doivent pas créer d'obstacles inutiles au commerce ni perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales et doivent être compatibles avec les règles de l'OMC. En outre, il convient de notifier les restrictions en matière de déplacements à l'OMS conformément au règlement sanitaire international (2005).

Nous reconnaissons le rôle important joué par les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans l'activité économique de nos pays. Nous encourageons la mise en œuvre de mesures appropriées pour renforcer la confiance et améliorer la stabilité économique, y compris par une politique de relance, aider les personnes et les entreprises touchées par la COVID-19, en particulier les MPME, les personnes pauvres et les personnes les plus vulnérables.

Nous reconnaissons également l'importance d'une intégration économique régionale fondée sur des marchés, des règles et une coopération ouverts, avec une levée des restrictions à l'issue de la crise, afin de soutenir la relance économique régionale.

Collaboration durant la phase post-pandémique

Dans la perspective de la phase post-pandémique, nous nous engageons à poursuivre notre collaboration afin d'accélérer la reprise socioéconomique durable postérieurement à la COVID-19, de stimuler le développement économique et la résilience financière, ainsi que de réduire autant que possible le potentiel de récession économique au niveau mondial en renouant avec la croissance, les investissements, la connectivité durable, les voyages d'affaires et le tourisme, et en préservant la stabilité du marché. Dès lors, nous saluons l'initiative prise par le Cambodge, en tant que pays hôte du 13e sommet de l'ASEM, d'inclure une déclaration autonome sur la COVID-19 et la reprise socioéconomique post-pandémique dans les documents finaux de ce sommet. Pour certains pays, le soutien international, et notamment l'allègement de la dette, peut considérablement accroître les chances de réussite de la lutte contre la COVID-19. À cet égard, nous saluons le soutien, sous toutes ses formes, apporté par les partenaires de l'ASEM à d'autres pays ayant besoin d'aide.

Nous nous engageons à continuer d'œuvrer ensemble à une reprise post-COVID-19 durable et inclusive. Nous collaborerons à l'intensification des actions menées à l'échelle mondiale en faveur de la reprise socioéconomique à la suite de la pandémie sur la base des objectifs de l'accord de Paris et du programme de développement durable à l'horizon 2030. Nous coopérerons étroitement en vue de la 26e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 26).

Nous nous engageons en outre à partager des informations et des bonnes pratiques, notamment en ce qui concerne les mesures en matière de déplacements et de commerce avec les garanties appropriées, en tenant compte des considérations liées à la santé publique, à la sécurité, aux droits de l'homme, aux droits du travail, à la responsabilité sociale des entreprises et à la protection sociale ainsi que d'autres considérations socioéconomiques. Il faut saisir l'occasion de bâtir des sociétés plus inclusives, plus justes et plus résilientes, dans lesquelles la relance économique va de pair avec la justice sociale et le travail décent.

Alors que nous allégeons progressivement les restrictions, nous encourageons tous les partenaires de l'ASEM à collaborer au renforcement des systèmes d'alerte précoce en cas de flambée épidémique ou de pandémie. Nous nous efforcerons également d'améliorer et de développer la transmission d'informations et la communication mutuelles en vue de la mise en œuvre de mesures concertées de préparation et de réaction face aux flambées épidémiques et aux pandémies.

Nous réaffirmons notre volonté de maintenir la dynamique de l'ASEM pour renforcer le multilatéralisme en faveur de la résilience socioéconomique. Le virus n'affaiblira pas notre détermination à rester solidaires ni notre soutien mutuel en cette période difficile. Grâce à des efforts concertés et à une coopération étroite, les partenaires de l'ASEM sortiront de ce défi mondial sans précédent plus forts et plus résilients.

 

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[1] En raison de la crise extraordinaire provoquée par la COVID-19, qui a nécessité une riposte rapide de la part de l'ASEM, les partenaires de l'ASEM sont convenus d'adopter la déclaration en utilisant ce format à titre exceptionnel.
[2] Les 53 partenaires de l'ASEM sont les suivants: Allemagne, Australie, Autriche, Bangladesh, Belgique, Brunei Darussalam, Bulgarie, Cambodge, Chine, Chypre, République de Corée, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Inde, Indonésie, Irlande, Italie, Japon, Kazakhstan, République démocratique populaire lao, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malaisie, Malte, Mongolie, Myanmar/Birmanie, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Philippines, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Fédération de Russie, Singapour, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, République tchèque, Thaïlande, Viêt Nam, le secrétariat de l'ASEAN et l'Union européenne.
[3] https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA73/A73_R1-fr.pdf (lien externe)

 

Nabila Massrali
Spokesperson for Foreign Affairs and Security Policy
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