FEUILLE DE ROUTE DE L’UE POUR L’ENGAGEMENT ENVERS LA SOCIÉTÉ CIVILE 2019 - 2022 AU GABON

25.01.2021

Situé en Afrique centre-occidentale, le Gabon compte seulement 2 millions d’habitants sur un territoire de presque 270.000 kmq, occupé par la majorité de forêt tropicale. Le pétrole abondant, l’immense richesse forestières et l'investissement privé étranger ont contribué à en faire l'un des pays les plus prospères d'Afrique subsaharienne: selon le Rapport Mondial sur le Développement Humain 2016, en termes de développement humain le Gabon est classé 109ème sur un total de 188 pays avec un index de 0,697, au-dessus de la moyenne des IDH de l’Afrique au Sud du Sahara,
ainsi comme pour chaque dimension de l’IDH : espérance de vie à la naissance, durée moyenne de scolarisation et revenu par habitant en parité des pouvoirs d’achat. Mais l’économie fortement dépendante du pétrole (50% des recettes financières, 80% des exportations, 45% du PIB) l'expose aux fluctuations du prix et à la volatilité des revenus1. Bien que classé parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, le Gabon présente néanmoins toutes les caractéristiques d’un pays pauvre selon ses indicateurs sociaux: en raison de l'inégalité dans la répartition des revenus, une proportion significative de la population est sous le seuil de pauvreté. Il en résulte un fossé entre la majeure partie de la population qui vit dans des conditions difficiles et une élite urbaine tirant bénéfice de la politique économique. Cela se reflète, entre autres, dans une méfiance généralisée entre Etat et société civile ainsi que dans une citoyenneté largement passive, repliée dans des stratégies de survie.

Après l’indépendance de la France, à partir du 1960 trois Présidents se sont succédé. L’année 2016 a vu des nouvelles élections présidentielles, contestées par l’opposition et classifiée par l’UE comme « manquantes de transparence », et la réélection du Président sortant, Ali Bongo.

Le concept moderne de société civile --dans le sens d’une sphère distincte de l’Etat et du secteur privé et constituée de citoyens qui s’organisent de façon collective et autonome dans la défense de valeurs et intérêts dans l’enceinte publique-- est relativement nouveau dans le contexte politique et institutionnel du Gabon, même si le mouvement associatif gabonais remonte aux années 50; la liberté d’association était consacrée dès 19612 mais ce n’est qu’à partir de 1995 que la première tentative de structuration desOSC gabonaises a vu le jour avec l’appui du PNUD, à travers la création du Collectif national des associations et ONG du Gabon (CNAONG) puis, en 2007, au sortir de l'accord de Cotonou, avec la mise en place du Programme de renforcement des acteurs non étatiques (ANE), fruit de la coopération Gabon-Union européenne (UE) sur le 9ème FED.

1.1 ENVIRONNEMENT PROPICELes associations sont relativement jeunes au Gabon (environ 16 ans d’existence entre 1991 et 2017), en dehors de celles confessionnelles internationales comme la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et la JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne), arrivés en 1956. Elles obtiennent très difficilement le récépissé de légalisation et se répartissent de manière inégale avec une prédominance dans le secteur de l’éducation, de la santé/social et de l’environnement. Les associations de droits de l’homme et de promotion/sauvegarde de culture sont faiblement représentées.

Par rapport à la Feuille de Route précédente, le cadre légal régissant les organisations de la société civile au Gabon n’a pas changé, reste relativement obsolète et fragmenté (textes divers et non harmonisés).

La suite au lien ci-après:

https://eeas.europa.eu/sites/default/files/feuille_de_route_gabon_03.2019.pdf

 

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