Relations politiques

Les relations entre la République centrafricaine, l'Union européenne et ses états membres, sont régies principalement par le Traité de Lisbonne et l’Accord de partenariat ACP-UE. Elles sont soutenues par un dialogue politique régulier, tel que prévu par l'article 8 de l'Accord de Partenariat entre les États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l'UE, l'Accord de Cotonou. Ce dialogue politique aborde les différents aspects du développement, y compris les politiques de consolidation de la paix, de sécurité, de prévention et de résolution des conflits, la coopération régionale, le respect des droits de l'Homme, les principes démocratiques basés sur l'État de droit et la gestion transparente et responsable des affaires publiques, entre autres. 

Le Traité de Lisbonne et ses implications sur la politique extérieure de l'Union européenne 

Les réformes institutionnelles et politiques de l'Union européenne, introduites en décembre 2009 par l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, ont renforcé la cohérence des politiques extérieures de l’Union européenne et de ses États membres, notamment sur les plans de la diplomatie, de la sécurité, du commerce et du développement. La politique extérieure de l'Union européenne est « personnifiée » par la « Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/ Vice-présidente de la Commission européenne, Mme Federica Mogherini. 

Elle est soutenue dans ses actions extérieures par le Service européen pour l'action extérieure, mis en place depuis 2010. Il s’agit d’un véritable service diplomatique de l'Union européenne, dont la Délégation de l'Union européenne en RCA fait partie. Notre Délégation représente par ailleurs depuis janvier 2010, la présidence locale permanente de l'Union européenne en RCA. Depuis la confirmation de la nouvelle Commission européenne en fin 2014, le portefeuille de la coopération internationale et au développement est occupé par l'ancien Vice-premier ministre chargé des Affaires étrangères et de l'intégration européenne de la Croatie, M. Neven MIMICA.

Relations commerciales

Les relations commerciales entre l'Union européenne et la République centrafricaine sont essentiellement basées sur l'initiative "Tout sauf les armes" (TSA) adoptée en février 2001 qui permet aux Pays les Moins Avancés (PMA) d'exporter vers l'UE tous les produits sauf les armes et les munitions en franchises de droit de douane. Les principaux produits d'exportation du  pays sont le café, le coton, le bois et le diamant. Pour l'année 2011, la valeur des exportations  s'élevait à 88,1 milliards de fcfa  et les  importations  à 150,9 milliards de fcfa soit un déficit du commerce extérieur de 62,8 milliards de fcfa. La crise de 2013 a profondément altéré les capacités de production et d'exportation du pays. 

Les principaux pays vers lesquels la RCA exporte sont : la Belgique (25,6%), la Chine (17,5%), le Maroc (12,1%), la République Démocratique du Congo (8,1%), la France (6,1%) et l'Indonésie (4,9%). 

Les importations viennent essentiellement de : Pays-Bas (27,8%), France (11,9%), Cameroun (8,3%) et la Chine (5,1%). 

Depuis plusieurs années, la balance commerciale de la RCA est toujours déficitaire compte tenu non seulement du nombre limité des produits d'exportations dont les prix dépendent des fluctuations sur le marché international mais également du volume considérable des importations des biens et services de première nécessité. 

La RCA est engagée dans le processus de négociation d'un accord de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne dans le cadre de la configuration CEMAC++ (CEMAC + RDC + Sao Tomé et Principe). Les négociations se heurtent à des difficultés concernant principalement la couverture et le calendrier de libéralisation ainsi que les dispositions relatives au financement des mesures d'accompagnement et la manière de les insérer dans l'APE. 

Coopération et développement

Pour plus d'informations, bien vouloir se référer à notre brochure "Ensemble pour la paix, la stabilité et le développement". 

Premier partenaire au développement du pays, l'Union européenne (UE) est présente en République centrafricaine depuis 1957, ce qui témoigne de son engagement sur le long terme avec ce pays qui demeure encore dans une situation de vulnérabilité et fragilité. 

Alors que la RCA a été confrontée depuis 2013 à un cycle de troubles politiques, de violences et d'insécurité, et compte tenu de l'ampleur des défis à relever, l'engagement de l'Union européenne aux côtés de la Centrafrique  se traduit par une approche globale associant l'aide humanitaire, l'appui à la stabilisation, le renforcement de l'État et la relance du développement.  Afin de répondre efficacement et durablement aux besoins, notre coopération a été adaptée  notamment à la coexistence sur le terrain de situations d'urgence et de transition, en veillant à l'articulation entre les actions humanitaires et le développement. C'est ainsi que le premier fonds fiduciaire européen, baptisé "Bêkou" ("espoir" en langue Sango) a été créé en juillet 2014 en faveur de la RCA, pour mobiliser et mutualiser, au niveau européen et au-delà, les ressources tant financières qu'humaines afin de répondre aux besoins immédiats des populations tout en contribuant au renforcement des capacités institutionnelles centrafricaines, créant ainsi les conditions d'un développement de plus long terme du pays. 

Suite au retour à l'ordre constitutionnel et à la légitimité démocratique, l'Union européenne a décidé en 2016 de relancer, en partenariat avec les autorités centrafricaines, la formulation du Programme Indicatif National (PIN) pour la période 2016-2020 sur financement XI FED (Fonds Européen de Développement). Ce programme sera aligné avec le Plan de Relèvement et Consolidation de la Paix en Centrafrique (RCPC) présenté par les autorités centrafricaines lors de la Conférence de Bruxelles le 17 Novembre 2016.

Programmation conjointe européenne en République centrafricaine

1. Programmation conjointe de l'UE 

La programmation conjointe désigne la planification conjointe de l'action extérieure et d'activités de coopération au développement par des partenaires de l'action extérieure et de développement de l'UE œuvrant dans un pays partenaire. Cet outil stratégique contribue à renforcer l'Europe et à mettre en commun ressources et capacités. L'Union européenne, les États membres et les autres pays partageant les mêmes valeurs doivent plus que jamais unir leurs forces, planifier ensemble leur action en matière d'aide au développement et, à long terme, élaborer une réponse stratégique et coordonnée aux défis majeurs que représentent les migrations et le changement climatique. Une collaboration étroite renforcera la capacité de l'UE à contribuer de manière décisive aux plans de développement national des pays partenaires et à aider ses partenaires à mettre en œuvre le programme de développement durable à l'horizon 2030, ses Objectifs de Développement Durable et le programme d'action d'Addis-Abeba. Pour en savoir plus sur le déroulement de la programmation conjointe dans les pays partenaires, visitez : capacity4dev.eu 

Contacts: 

2. Programmation conjointe en Republique Centrafricaine  

En juin 2016, l'UE et ses partenaires de développement ont commencé à élaborer une programmation conjointe. La France est le seul État Membre représenté en République centrafricaine, mais l'Italie, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, le Luxembourg et l’Irlande interviennent également, soit comme partenaires techniques et financiers, soit à travers des ONG ou de contributions au Fonds Fiduciaire Bêkou (depuis 2014). La Suisse aussi participe à ce processus. Alors que la République centrafricaine est confrontée depuis plusieurs décennies à des cycles de troubles politiques, de violences et d'insécurité, l'engagement de l'Union européenne et des États Membres se caractérise par une approche intégrée. Ceci associe l'aide humanitaire, l'appui à la stabilisation, le renforcement de l'État à travers les réformes et la gouvernance, la sécurité, la réhabilitation et la relance du développement (LRRD), en accord avec le Consensus européen sur l’aide humanitaire et le Consensus européen sur le développement. La programmation conjointe est un lieu privilégié pour coordonner ces approches. 

La stratégie conjointe, dont la validation est prévue en 2019, se fonde sur les enjeux suivants : 

  • Soutenir la paix, la sécurité, la réconciliation.
  • Renouveler le contrat social entre l'État et la société.
  • Assurer le renouvellement économique et la relance des secteurs productifs.
  • Prévention, coordination et dialogue inter-acteurs.

De plus, la stratégie conjointe est alignée sur le Plan national de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA) 2017-2021 et se fixe les six objectifs suivants: 

  • Renforcer les institutions étatiques, et promouvoir la bonne gouvernance.
  • Augmenter l'accès à la santé et améliorer la gouvernance du secteur.
  • Créer des perspectives par l’appui à l’éducation.
  • Positionner l’environnement comme une priorité économique.
  • Renforcer la résilience agricole.
  • Promouvoir la participation de la société civile.

Dans cette même optique, l'esprit de la coopération entre les partenaires européens et la République Centrafricaine s'inscrit résolument dans une approche politique et sensible au conflit centrafricain, qui vise à consolider la démocratie, la liberté et la justice ainsi que l'intégration et la stabilité régionales dans tous leurs aspects.