Les relations entre le Burkina Faso, l'Union européenne et ses États membres, sont régies par le Traité de Lisbonne et l’Accord de partenariat ACP-UE, connu comme Accord de Cotonou. Dans ce cadre, l’Union européenne et le Burkina Faso entretiennent un dialogue politique étroit, mené dans le cadre des dispositions de l’Article 8 de l’accord de Cotonou. Ce dialogue porte sur les questions d’intérêt mutuel et englobe notamment les questions de paix et sécurité, les stratégies de coopération, le commerce, les politiques publiques et l’égalité hommes/femmes.

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    Rélations politiques de la Delegation de Burkina Faso avec l'UE.

    Rélations politiques de la Delegation de Burkina Faso avec l'UE.

Relations politiques

Les relations de l'UE avec le Burkina Faso remontent à 1959

La coopération entre l'Union européenne et le Burkina Faso n'a cessé de se renforcer au cours des dernières décennies, avec des objectifs ambitieux sur le plan de la stabilité politique, de la sécurité et du développement économique et social. Le partenariat UE-Afrique préconise une approche innovante et ambitieuse dans tous les domaines d’intérêt commun, sur le principe de l’égalité politique entre partenaires, mais tenant compte des différences structurelles et de niveau de développement qui justifient des solutions adaptées dans certains cas.

La stratégie d'action de l'UE s'appuie sur une série de piliers, notamment la stratégie globale de l'UE pour son action extérieure et le nouveau consensus pour le développement. Le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique se base également sur deux autres instruments majeurs : l’Accord de Cotonou qui régit les conditions de dialogue politique et de la coopération au développement entre l’Union européenne et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et l’approche continentale dénommée « Stratégie de l'Union européenne pour l'Afrique ». Ces deux instruments majeurs sont dans un processus de finalisation (la négociation du nouvel Accord UE-ACP devrait être conclue avant la fin de l'année 2020 ; la Stratégie pour l'Afrique pourrait faire l'objet d'un endossement conjoint UE-Afrique lors du Sommet UE-Afrique d'octobre 2020 à Bruxelles).

Outre les documents-cadres précédemment cités, les relations entre le Burkina Faso et l'UE sont régies principalement par le Traité de Lisbonne et l’Accord de partenariat ACP-UE qui proposent des instruments de dialogue politique et de coopération. Une attention particulière est accordée au renforcement des liens entre l'UE et le Burkina Faso et, au plan régional, avec la région ouest-africaine (l'UEMOA- auprès de laquelle la DUE de Ouagadougou est accréditée- et la CEDEAO). L'Union européenne soutient ainsi activement l'intégration régionale de l'Afrique de l'Ouest et, plus récemment, le G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) qui lutte contre l’extrémisme violent et promeut le développement des régions périphériques.

Depuis ses débuts en 1959, la coopération entre l'UE et le Burkina Faso soutenu par un dialogue constant s’est intensifiée. L'Union européenne est devenue un acteur politique-clé dans tous les domaines d'importance pour le pays et le premier partenaire d'aide publique au développement (en dons). Son aide est alignée sur les priorités du pays définies à travers son référentiel de développement, à savoir le Référentiel National de Développement (RND 2021-2025). La coopération technique et financière (voir la section suivant) est mise en œuvre principalement dans le cadre d’un Programme indicatif multi annuel(PIM), financé par le nouvel instrument « Neighboorhood and International Cooperation » (NDICI-Global Europe) à partir de 2021. Les appuis directs à des projets sur le terrain, les appuis régionaux et l'aide d'urgence à travers le Bureau d'Aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) font aussi partie des actions de l'Union européenne au Burkina Faso.

Les actions de coopération sont menées conjointement avec les autorités du pays et les autres partenaires au développement, à travers un dialogue politique et technique constant. Le processus de programmation pour la période 2021-2027 est en cours, le nouveau PIM Burkina Faso sera adopté à la fin de l’année 2021.

Relations économiques

Le commerce et l'investissement contribuent à la création de richesse et de croissance économique, ainsi qu'à la bonne gouvernance à travers les dispositions d'accompagnement dans les accords existants, basées sur le respect mutuel et la solidarité

Les relations économiques et commerciales renforcent les liens entre l'Afrique et l'Europe et participent à l'objectif général de réduction de la pauvreté et de développement économique et social.

L'Accord de Partenariat Economique (APE) conclu en 2014 entre l'UE et la région Afrique de l'Ouest (les 15 pays de la CEDEAO + la Mauritanie) se veut un partenariat stable, sécurisé et prédictible, visant d'une part à soutenir les pays dans leurs objectifs d'intégration dans l'économie mondiale et d'autre part à renforcer l’intégration régionale et la promotion d'un développement inclusif et soutenable. Si entériné, l'APE donnera aux pays de la région l’accès au marché européen sans droit de douanes ni de quota ; il permettra aux entreprises d'Afrique d’importer des intrants de qualité à moindre coût, d’acquérir de nouvelles technologies, d’attirer des investisseurs et d’accéder à de nouveaux marchés internationaux grâce à une meilleure compétitivité. Tous les pays d'Afrique de l'Ouest ont ratifié l'APE, à l'exception notable du Nigeria, ce qui ne permet pas à l'APE d’entrer en vigueur.  Des approches alternatives pallient à cette situation et l'UE continue le travail commun afin d’améliorer la gouvernance économique au niveau national et régional. 

Le Plan d'Investissement Extérieur (PIE/EIP) de l'UE, lancé en 2018, est un instrument financier visant à promouvoir l'investissement productif, avec une approche centrée sur le secteur privé, mis en œuvre grâce aux banques de développement. Le PIE propose un cadre de stimulation des investissements privés attrayants, apte à favoriser une croissance durable et inclusive et à créer des emplois décents.

Au total, les pays ACP ne représentent environ que 5% du commerce extérieur de l'UE. Les échanges commerciaux entre l'Union européenne et le Burkina Faso sont très modestes. Néanmoins, l'Union européenne est, pour le Burkina Faso, le partenaire commercial principal, absorbant plus de 32% de son commerce total.

Au Burkina Faso, siège de l'UEMOA (Union économique et monétaire d'Afrique de l'Ouest), la Délégation de l'Union européenne est chargée en partie de suivre la mise en œuvre du Programme indicatif régional pour l'Afrique de l'Ouest (le Nigeria étant le siège de la CEDEAO, Communauté économique et de développement de l'Afrique de l'Ouest, Abuja est l'autre Délégation en charge), qui vise notamment à renforcer l'intégration régionale par l’accroissement des relations économiques et commerciales entre les pays de la sous-région et avec  l'UE. La mise en place d'un Accord de partenariat économique (APE) répond à ce défi de façon complémentaire.  En outre, l'appui aux infrastructures, aux politiques agricoles et au cadre législatif intégré, à la compétitivité, à la facilitation des échanges et l'environnement des affaires, font partie des actions de l'Union européenne en vue de renforcer les échanges commerciaux dans la région et vers le reste du monde.

Coopération technique et financière

La coopération entre l'Union européenne et le Burkina Faso n'a cessé de se renforcer au cours des dernières décennies. Elle a atteint un volume de l'ordre du milliard d'euros pour la période 2015-2020

L’engagement de l’UE et des EM en faveur de la paix et de la stabilité sont très forts, ainsi que la volonté de relever les défis et d’exploiter les possibilités offertes par la transition verte et la transformation numérique. Leurs priorités ont été déclinées en trois domaines et des thématiques transversales. Ces domaines sont à leur tour déclinés en secteurs prioritaires :

  1. Paix – Cohésion Sociale – Bonne Gouvernance – Développement local :
  • Renforcement de l’Etat de droit, de la justice et de la sécurité.
  • Cohésion sociale, prévention et gestion des conflits.
  • Gestion des finances publiques et développement local
  1. Développement humain inclusif :
  • Education.
  • Santé et Protection sociale.
  • Eau et assainissement.
  1. Economie verte et résiliente :
  • Préservation et restauration des forêts et des écosystèmes naturels.
  • Développement de filières agroalimentaires durables, porteuses et résilientes.
  • Renforcement des capacités de gestion et compétences locales.

Aide humanitaire

Au Burkina Faso, le service d’aide humanitaire de la Commission européenne est représenté par un bureau et du personnel chargés du suivi des projets et de la situation dans le pays

Du fait de la dégradation sécuritaire, la DG ECHO a fait évoluer sa programmation d’un appui traditionnellement orienté vers l’insécurité alimentaire et nutritionnelle jusqu’en 2018, à une réponse largement tournée, depuis 2019, vers les besoins multisectoriels des populations affectées par le conflit dont plus de 1 147 699 personnes déplacées internes au 31 mars 2021 (CONASUR, mars 2021). Les actions financées visent prioritairement le monitoring et la réponse aux cas de protection, l’assistance alimentaire, la fourniture d’abris et de produits de première nécessité au sein d’un Mécanisme de Réponse Rapide, l’amélioration de l’accès à l’eau potable, aux soins de santé et à l’Education en situation d’urgence. ECHO intègre également la protection de ces populations de manière transversale dans l’ensemble de ces programmes.

Les partenaires de la DG ECHO mènent aussi des actions visant la réduction des risques de catastrophe et pour renforcer la préparation des capacités nationales à répondre à ces multiples crises. L’appui à la coordination, au transport aérien humanitaire et la coordination civilo-militaire pour améliorer l’accessibilité aux populations vulnérables demeurent des priorités. L’opérationnalisation du Nexus Urgence/développement/Paix reste également un enjeu majeur dans ce contexte.

Au Burkina Faso, depuis 2007, l'UE a alloué 200 millions d'euros à l'aide humanitaire. Le budget 2020 est de près de 25 millions d’euros.

Lutte contre la Covid-19

Les engagements de la #TeamEurope au Burkina Faso

Dès les premiers cas confirmés de Covid-19 enregistrés au Burkina Faso le 9 mars 2020, l’Union européenne (UE) et ses Etats membres ont manifesté leur solidarité aux autorités et à l'ensemble du peuple burkinabé dans la lutte contre la pandémie et ont annoncé des mesures spécifiques pour accompagner le pays.

  • L'UE et ses Etats membres se sont prononcés publiquement dans ce sens lors d'une Déclaration conjointe publiée le 26 mars pour soutenir  l'Etat burkinabé dans ses réponses.
  • Notre intention est aujourd'hui de partager des informations sur les actions entreprises par la #TeamEurope, tant pour lutter contre l’expansion du Covid-19, que pour atténuer les effets sociaux, humanitaires et économiques de la pandémie dans le pays.
  • Nos différents appuis sont orientés dans les secteurs essentiels impactés par la pandémie. Nous intervenons aussi bien dans le cadre bilatéral que multilatéral. Par ailleurs, nos actions s'étendent sur le court, le moyen et le long terme.
  • L'Union Européenne et ses Etats membres sont engagés pour le moratoire sur la dette africaine à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19.
  • Sur le plan bilatéral, le montant total de l’UE et de ses EM pour appuyer directement le Burkina Faso dans la lutte contre le Covid s’élève à près de 105 milliards de FCFA (presque 162 millions €). Ces appuis bilatéraux concernent aussi bien le volet socio-économique que le volet sanitaire. En matière sanitaire, les appuis se déclinent selon différents thèmes : soins médicaux, assainissement, sécurité alimentaire, soutien aux déplacés, sécurité, communication et prévention, etc.
  • A cela s’ajoutent des fonds régionaux d’un montant de plus de 4 milliards de FCFA (6,2 millions €) affectés à la lutte et aux conséquences du Covid-19 dans la zone CEDEAO (dont environ 262 millions de FCFA (400 000 €) pour le Burkina Faso).
  • L’UE est aussi un acteur majeur au plan multilatéral. L’UE et ses EM sont parmi les plus importants contributeurs des principales institutions internationales, toutes engagées dans la réponse au Covid-19. La #TeamEurope contribue financièrement au FMI, à la  Banque Mondiale, aux Nations Unies et au Fonds mondial.

La campagne de vaccination contre la COVID-19 a débuté le 2 juin dernier au Burkina Faso. Cela a été rendu possible grâce à la réception par le pays le lundi 31 mai de plus de 115 000 doses de AstraZeneca via la Facilité COVAX.

La #TeamEurope est le plus grand contributeur du mécanisme COVAX dont l'objectif est de garantir un accès équitable au vaccin contre la COVID-19 en tant que bien public mondial.