Échange mondial sur la religion dans la société: tirer parti du rôle positif de la religion pour favoriser l'inclusion sociale

06.09.2019

Que font dans la même pièce un responsable religieux, un travailleur social, un universitaire et un militant de la société civile? Plus de 150 participants d'horizons divers se sont rassemblés aujourd'hui à Bruxelles à l'occasion du lancement d'un nouvel échange mondial sur la religion dans la société, une plateforme internationale destinée aux particuliers – croyants et non-croyants - travaillant sur la coexistence et l'inclusion sociale dans des contextes religieux différents. Le programme, annoncé officiellement par la haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, le 6 septembre, sera concrètement lancé au premier semestre de 2020.

Federica Mogherini a déclaré ce qui suit: "Les personnes qui travaillent dans les ONG et les militants locaux se rendent compte dans leur travail quotidien du rôle positif que la religion peut jouer pour créer des sociétés inclusives". "Par cet échange mondial sur la religion dans la société, nous voulons mettre en relation ces personnes, qui rendent déjà nos sociétés plus inclusives et plus justes, et leur donner les moyens d'agir. Il s'agit d'un Erasmus pour les acteurs de la société civile travaillant sur les questions de foi et d'inclusion sociale".

Une conférence organisée à Bruxelles pour présenter cette nouvelle initiative phare de l'UE a rassemblé plus de 150 représentants de la société civile, des gouvernements et des institutions religieuses qui ont partagé leurs diverses expériences d'engagement dans des contextes religieux différents à travers le monde: un précieux trésor de sagesse afin de mieux comprendre comment le nouvel échange mondial peut compléter les initiatives existantes et interagir avec elles.

"La religion doit être un élément de la solution. Mais je crois surtout que, dans de nombreux endroits du monde, la religion fait déjà partie de la solution. Sur tous les continents, des croyants ont choisi le chemin du respect et de la coexistence. Pas en dépit de leur foi, mais grâce à elle", a ajouté la cheffe de la diplomatie de l'UE.

Au niveau mondial, les croyants représentent 84 % de la population, 16 % se déclarant athées, d'après une étude mondiale réalisée en 2017 par le Pew Research Center (lien externe). Le débat public sur la religion est souvent axé sur les conflits et l'extrémisme confessionnels: la religion peut cependant aussi jouer un rôle essentiel en tant que facteur positif pour promouvoir l'inclusion sociale et la coexistence.

L'idée de cet échange est née en 2016. À la suite d'une rencontre avec des responsables religieux en Indonésie, Federica Mogherini s'est rendu compte qu'il y avait énormément à apprendre de ces personnes. Elle a alors imaginé une plateforme d'échange international grâce à laquelle des personnes travaillant sur la coexistence et l'inclusion sociale dans des contextes religieux différents pourraient partager leurs bonnes pratiques et leurs expériences. Pourquoi ne pas exploiter l'immense potentiel de la religion pour encourager le respect et créer de nouveaux liens sociaux?

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Le SEAE a ensuite collaboré avec une ONG britannique – la Lokahi Foundation (lien externe) – pour mettre en place une version pilote à petite échelle de l'échange qui a été testée en 2018. Un groupe d'acteurs confessionnels et non confessionnels issus de différents horizons et spécialisés dans différents domaines s'est réuni à Londres, Beyrouth et Sofia.

talk about religion and society

De gauche à droite et de haut en bas: Hayder, Kidist, Bonnie et Ahmed, quatre des participants à la version pilote de l'échange mondial.

Les histoires de Hayder, Kidist, Bonnie et Ahmed (voir la vidéo) ne sont que quelques exemples des nombreuses histoires recueillies lors de cet échange qui s'est avéré être un instrument utile pour apprendre les uns des autres, acquérir de nouvelles compétences et amplifier l'impact positif au niveau local. Les excellents résultats de cette version pilote ont motivé le lancement d'un programme complet qui se concrétisera en 2020.

Federica Mogherini a affirmé que l'objectif est de mettre en relation les personnes travaillant sur les questions de foi et d'inclusion sociale et de leur donner les moyens d'agir. Le futur échange rassemblera des groupes de 20 à 25 personnes travaillant sur le même sujet, qui se rendront dans un lieu particulièrement adapté à la question traitée, rendront visite à des ONG et à des institutions locales, tout en partageant leur expérience et en apprenant les unes des autres. Elles participeront également à des ateliers afin d'acquérir des compétences spécifiques, telles que la conception de projets ou la réalisation de campagnes sur les médias sociaux. Un suivi virtuel sera prévu après la fin de chaque échange physique.


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