Forum des collectivités locales africaines dans la mobilisation des villes africaines en faveur de l'action pour le climat

27.02.2020

Le Forum des collectivités locales africaines dans la mobilisation des villes africaines en faveur de l'action pour le climat a élé ouvert le 27 février 2020, en présence de Ministres du Gouvernement et de plusieurs autres Représentants d'Institutions étrangères.
Cette rencontre vise à amener les villes africaines à agir contre le changement climatique qui constitue une menace à la paix et la sécurité.
Vous pouvez lire ci-dessous, le discours prononcé par Madame Véronique Janssen, Chargé d'Affaires a.i. de la Délégation de l'Union européenne au Bénin.

  • Depuis deux décennies environ, les régimes pluviométriques du Bénin connaissent des fluctuations parfois très marquées, caractérisées par des phénomènes de sécheresse, d'inondations et de pluies violentes.
  • Ceci se traduit par des effets très visibles comme le 5 septembre 2018 à Malanville, quand un pont essentiel pour les échanges avec le Niger a cédé sous les intempéries et rompu une artère économique pendant plusieurs semaines.
  • Mais les principaux dangers ne se dévoilent que lentement et il est beaucoup plus difficile d'y remédier. C'est par exemple l'érosion des côtes qui menace les populations locales, ce sont les pluies tardives qui perturbent la semence, ou encore la sécheresse qui entraîne la disparition des récoltes, de la faune et de la flore et qui engendre l’appauvrissement des terres agricoles.
  • Le changement climatique constitue aussi une menace à la paix et la sécurité; il multiplie les risques d'instabilité géopolitique affectant en particulier les pays les plus vulnérables, avec des impacts dévastateurs allant de l'instabilité politique à l'insécurité alimentaire, aux faiblesses économiques et aux déplacements massifs de populations.
  • Agir contre le changement climatique est donc agir en faveur de toute la population, qu'elle soit urbaine ou rurale. Et puisqu'il s'agit d'un défi sur le long terme, agir maintenant est également agir en faveur de la jeunesse puisque c'est elle qui payera le prix plus tard pour l'inaction dont on ferait preuve maintenant.
  • Je félicite les autorités béninoises pour l'intégration de cette dynamique et leur compromis pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris via la Contribution Déterminée au Niveau National.
  • Cette contribution propose une série de mesures dans le secteur de l'agriculture, de l'énergie, et des terres forestières. Elle prévoit l'introduction de techniques agricoles améliorées qui diminuent l'utilisation de fertiliseurs chimiques. Elle favorise la promotion des sources d'énergies renouvelables et la diminution de la consommation du bois-énergie. Elle soutient les efforts de reforestation et de reboisement, ainsi que d'assainissement des lacs.
  • Avec le Green deal (le Pacte vert pour l'Europe), l'Union européenne, en tant qu'acteur mondial de premier plan, s'est engagée à travailler avec l'Afrique afin de placer les enjeux liés au climat et à l'environnement au centre de nos relations
  • Dans ce contexte, l'Union européenne est aux côtés des autorités béninoises dans ce combat, avec un important programme sectoriel qui vise à dynamiser le secteur agricole, et avec la construction d'une centrale photovoltaïque de 25 Mégawatts cofinancé avec l'Agence française de développement. La promotion de l'énergie durable et l'efficacité énergétique sont en effet essentielles pour lutter contre le changement climatique et générer une croissance verte.
  • L'Union européenne est convaincue que les collectivités territoriales ont un rôle central à jouer en vue de relever les défis énergétiques et climatiques. C'est la raison pour laquelle elle a pris l'engagement de soutenir les autorités locales en général, et en particulier de financer l'initiative de la Convention des maires pour l'Afrique subsaharienne.
  • Cette initiative soutient les villes subsahariennes dans leurs efforts pour assurer l'accès à l'énergie propre, l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à ce dernier.
  • À ce jour, plus de 210 villes et groupements intercommunaux d'Afrique subsaharienne se sont engagés dans cette initiative, dont 11 au Bénin, et nous encourageons un plus grand nombre de villes à la rejoindre.
  • Nous sommes également convaincus que les associations de pouvoirs locaux, dont nombre d’entre elles sont ici représentées, ont un rôle important à jouer dans la promotion de la Convention des Maires pour l’Afrique sub-saharienne et de l’action climatique. L’Association Nationale des Communes du Bénin, qui bénéficie également du soutien de l'Union européenne dans le cadre de l'appui à la politique de décentralisation, nous fournit un bon exemple avec cette conférence qui permet la diffusion de connaissances acquises à tous les acteurs pertinents, aussi bien au niveau national que local.
  • Mais la diffusion d'informations ne suffit pas: il faut que l'ensemble de la population soit responsabilisée et contribue à répondre aux défis climatiques en repensant ses habitudes quotidiennes. Il faut aussi donner une place centrale à l'innovation pour créer des opportunités face à ce défi imposant.
  • Ceci se fera notamment par la création de nouvelles filières comme l'éclairage public renouvelable, la récupération énergétique des déchets ou encore un mode de construction des bâtiments novateur qui permette d'être plus efficace énergétiquement.
  • Pour toutes ces raisons, je suis particulièrement heureuse de voir réunies ici des autorités locales et nationales autour de la thématique du changement climatique. Et je tiens à remercier l'ensemble des organisateurs pour la préparation de cet événement, auquel je souhaite beaucoup de succès.