De la vision à l'action: la stratégie globale de l'UE en pratique - Bilan des trois années écoulées et perspectives pour l’avenir

14.06.2019

Mme Federica Mogherini, a présenté le troisième rapport sur l'état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie globale de l'Union européenne, intitulé «La stratégie globale de l'UE en pratique - Bilan des trois années écoulées et perspectives pour l’avenir» (The EU Global Strategy in Practice - Three years on, looking forward). Ce rapport sera examiné par les ministres des affaires étrangères et de la défense lors du Conseil des affaires étrangères du 17 juin 2019 à Luxembourg. Il passe en revue les avancées réalisées au cours des trois dernières années, depuis la présentation de la stratégie globale en juin 2016, dans cinq domaines prioritaires: la sécurité de l’Union, la résilience de l'État et de la société à l'est et au sud de l'Union, l’approche intégrée des conflits et des crises, les ordres régionaux de coopération et la gouvernance mondiale au XXIe siècle., et propose des orientations possibles en ce qui concerne la voie à suivre à l'avenir.

Dans l'avant-propos du rapport sur la mise en œuvre de la stratégie globale de l'UE, Mme Mogherini, a déclaré ce qui suit: "Pour nous, la stratégie globale n’a jamais relevé de l’exercice théorique. Elle a toujours eu vocation à servir de cadre d’orientation, et c’est effectivement ce qu’elle a été depuis que nous l’avons présentée. Il y a trois ans, nous avons décrit le monde comme “complexe et en proie aux tensions”: nous y avons vu la nécessité de bâtir une Europe plus forte et plus sûre, nous sommes sentis responsables vis-à-vis des citoyens européens et de nos partenaires, et avons compris que nous n’utilisions qu’une part infime de notre potentiel collectif.

Aujourd'hui, le monde ne va pas mieux qu’il y a trois ans. Mais l’Europe est de plus en plus perçue comme une référence mondiale et ce, notamment parce que nous avons exploré le potentiel inexploité de notre Union, principalement en matière de sécurité et de défense. Ce rapport retrace le chemin parcouru durant ces trois années. Il prouve que nous sommes parvenus à tenir nombre des promesses de la stratégie globale et que, dans certains cas, nous avons même été au delà de ce que nous espérions. L’Union européenne de la sécurité et de la défense a fait ses premiers pas. Les États membres investissent désormais dans des projets industriels et de recherche communs, afin de développer l’éventail complet des capacités en matière de défense nécessaire à notre sécurité commune. Nos missions internationales sont dotées de meilleures structures de commandement et nous nous sommes engagés à investir davantage dans notre action civile. Nous coopérons plus que jamais avec nos partenaires, notamment les forces de maintien de la paix des Nations unies, l’OTAN, l’ASEAN, et dans le cadre des opérations pour la paix en Afrique. Et nos partenaires savent que la force de l’Europe ne réside pas seulement dans son pouvoir d’influence.

Mais ces accomplissements ne sont pas l’unique raison pour laquelle l’Europe est de plus en plus perçue comme une référence mondiale. Dans un contexte où les Nations unies et l’idée même d’une gouvernance mondiale fondée sur des règles sont soumises à une pression accrue, nous n’avons jamais autant investi dans le multilatéralisme. Nous l'avons montré en renforçant nos engagements financiers envers le système des Nations unies. Nous avons par exemple aidé l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à sortir de la crise financière qu'elle traversait, nous avons soutenu le programme de réforme du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, et nous avons œuvré à la préservation de l’accord sur le nucléaire iranien. Mais ce n’est pas tout. Nous avons toujours tenté d'élaborer un cadre multilatéral adapté à la résolution de chacune de nos crises mondiales: c’est en effet la seule façon de trouver des solutions durables aux problèmes d’aujourd’hui. Nous avons toujours mis notre capacité de mobilisation au service du multilatéralisme, en nous efforçant de convier à la table des négociations les puissances régionales et mondiales concernées. La conférence de Bruxelles sur la Syrie, le groupe de contact international sur le Venezuela, le Quatuor sur la Libye et les réunions régionales que nous avons organisées en Afghanistan reposent précisément sur ce principe. Nous estimons qu'il relève de notre responsabilité d'apporter notre contribution, dans un esprit de coopération.

C’est ce que nous faisons au sein même de notre région, à commencer par les Balkans, où le potentiel indéniable de notre action est immense et inégalé. C’est également ce que nous faisons au niveau international. L’Union européenne est devenue un partenaire indispensable dans la quête de la paix et de la sécurité à travers le monde..

La stratégie globale présente une vision de la place de l’Europe dans le monde, mais elle encourage également et avant tout une plus grande cohérence de l’action extérieure de notre Union. Nous défendons la nécessité d'une plus grande concertation, pas seulement pour tendre vers une Union toujours plus étroite, mais essentiellement pour que notre action soit plus efficace et plus incisive. Durant ces trois années, nous avons amélioré la synchronisation de nos politiques de développement et de sécurité. Le lien entre les événements internes et externes à l’Union est aujourd’hui incontestable, et nos politiques ont évolué en ce sens. Nous avons mis au point des instruments financiers plus intelligents, comme les fonds fiduciaires, et la manière dont les États membres de l’UE collaborent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies semblait encore inconcevable il y a à peine trois ans.

La stratégie globale a été notre point de repère commun en ces temps difficiles. Elle est le résultat de deux ans de réflexion collective de l'ensemble des institutions et des États membres de l’UE, à laquelle ont également participé la société civile et le monde universitaire. Tout au long de ce processus, un nouveau consensus s’est dégagé au sujet des besoins de l’Union, de ses lacunes et de la voie à suivre.

Ces progrès n'ont été possibles que grâce à une forte volonté politique collective d’aller de l’avant.Tout ce que nous avons accompli pourrait cependant s’avérer éphémère si cette volonté politique venait à s’affaiblir à l’avenir. Nous devons consolider ces résultats et explorer plus avant les voies que nous avons ouvertes. Le présent rapport dresse un bilan des réalisations et des carences, et propose des pistes pour des actions futures.

Avec cette stratégie globale, nous avons choisi la voie d’une Europe plus forte. Il faudra confirmer ce choix jour après jour, à chaque étape du chemin."

- Federica Mogherini  Cliquer pour agrandir et lire le rapport:

 


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