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Remarques de Mme Federica Mogherini lors de la conférence de presse de la Conférence de Bruxelles pour la République centrafricaine avec M. Faustin-Archange Touadéra, M. Jan Eliasson et M. Jan Walliser

17.11.2016
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Remarques de la Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité / Vice-Présidente de la Commission européenne Mme Federica Mogherini lors de la conférence de presse de la Conférence de Bruxelles pour la République centrafricaine avec M. Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine, M. Jan Eliasson, Député Secrétaire Général des Nations Unies et M. Jan Walliser, Vice-Président de la Banque Mondiale

Text

 

Seul le texte prononcé fait foi !

Merci beaucoup Nabila. Je voudrais commencer en disant que c'est un vrai plaisir aujourd'hui d'avoir son Excellence, le Président de la République centrafricaine, Monsieur [Faustin-Archange]Touadéra, avec nous ici à Bruxelles. Mais aussi le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unis, mon ami Jan Eliasson et le Vice-Président de la Banque Mondiale, M. [Jan] Walliser.

Je voudrais saisir cette opportunité premièrement pour féliciter le Président [Faustin-Archange]Touadéra des récents progrès qu'il a accompli sur le désarmement, la démobilisation et la réintégration des anciens combattants. Le dialogue inclusif et la réconciliation nationale me semblent vraiment primordiaux pour la reconstruction du pays et la construction de la paix en Centrafrique. Dans cet esprit, je voudrais également féliciter le Président [Faustin-Archange]d'avoir inclus dans la délégation qui l'accompagne ici à Bruxelles, le Président du Parlement centrafricain et plusieurs députés importants, et notamment, de l'opposition. Ce geste donne un signal fort quant à son désir de travailler de manière inclusive pour faire sortir le pays des cycles de crises, et de manière durable.

Le  peuple centrafricain a démontré, et de manière claire, sa volonté de sortir de la crise. Permettez-moi de citer un exemple - j'en discutais avec le Président  [Faustin-Archange] juste maintenant. Dans deux jours, l’archevêque de Bangui sera à Rome pour être nommé cardinal par le pape François - je comprends qu'il va s'agir du premier archevêque à devenir cardinal. Il sera accompagné par un imam musulman et un révérend protestant. Alors cela nous dit que la réconciliation n’est pas seulement nécessaire et possible mais que la réconciliation est déjà en cours. Elle doit continuer et se renforcer.

C'est pourquoi nous avons décidé de soutenir cette réconciliation avec tous les outils à notre disposition, aujourd'hui et demain encore plus qu'hier.  Et c'est exactement le moment pour le faire. Il est vrai, il reste des défis immenses à relever dans le pays après un des conflits les plus tragiques de son histoire.  Les tensions récentes ont montré que le chemin vers une réconciliation complète et la reconstruction feront face encore à des obstacles importants. Mais il y a aussi une vraie opportunité historique en République centrafricaine, pour faire un pas décisif et enfin rompre définitivement le cycle de la fragilité que le pays a connu pendant trop longtemps.

Notre Conférence aujourd’hui ici à Bruxelles peut vraiment faire la différence et aider le peuple centrafricain dans sa quête de  paix et de  prospérité. Permettez-moi de vous rappeler une visite que mon ami Antonio Guterres, le prochain Secrétaire Général des Nations Unies, a faite à Bangui il y a presque trois ans. A l'époque, il était encore le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Et il disait, il y a presque trois ans, que la République centrafricaine risquait de “tomber entre les mailles de l’attention internationale”, et que cela ne pouvait être permis.

Je crois que trois ans plus tard, aujourd'hui,  nous pouvons affirmer, ici à Bruxelles, avec 80 délégations présentes à cette Conférence, que l'Union européenne a fortement voulue organiser, aujourd'hui nous pouvons affirmer que le monde n’a pas oublié la Centrafrique. Nous soutenons les efforts du gouvernement pour permettre à la population de voir les fruits de la démocratie se concrétiser. Et aujourd'hui, ici à Bruxelles, le gouvernement présente un plan national quinquennal sur le relèvement et la consolidation de la paix — élaboré en consultation avec la population et en collaboration avec l'Union européenne, les Nations unies et la Banque mondiale. C’est un programme vaste, c'est un programme ambitieux, une feuille de route claire et agréée ensemble.

Pour le transformer en réalité, les besoins sont estimés à 1.6 milliards de dollars pour les 3 prochaines années. Et je suis confiante, en effet je suis plus que confiante, que cet après-midi nous couvriront ces besoins.

L'Union européenne, de son côté, va continuer à jouer tout son rôle, tant politique que sur le plan sécuritaire et du développement. L’Europe est déjà le plus grand pourvoyeur d’aide internationale au développement en Centrafrique. Nous avons déployé tous nos instruments d'aide humanitaire, de politique étrangère et de coopération, y compris trois missions militaires et le tout premier fonds fiduciaire européen multi-bailleurs «Bêkou».

Et c'est exactement en pensant à la République centrafricaine que nous avons proposé en juillet une initiative pour renforcer les capacités sur la sécurité et le développement. Et en effet, ce sont mes conversations avec le Président [Faustin-Archange]Touadéra et sa détermination qui m'ont convaincus de l'importance à le faire.

L'Union européenne est là, auprès de nos partenaires, auprès de nos amis. Cet après-midi mon collègue, le Commissaire [Neven]Mimica, annoncera la contribution de l'Union européenne qui est considérable - voire le double par rapport à la période de 2008-2013 - pour continuer notre engagement en République centrafricaine.

C'est un moment clé et c'est maintenant que la République centrafricaine a besoin de notre aide, de notre accompagnement. Je crois fermement que c'est stratégiquement important pour nous de ne pas travailler seulement sur les crises de notre temps, et il y en a beaucoup, mais aussi d'investir dans la réussite des pays qui viennent de sortir des crises et des conflits. Investir dans la paix, quand un pays décide de tourner la page, comme c'est le cas en République centrafricaine.

Et c'est là la stratégie que l'Union européenne a décidé de suivre. Investir dans la paix, dans le futur, surtout en Afrique qui est notre voisine la plus proche.

La République centrafricaine alors n'est pas un pays qui sort  d'un conflit ou d'une crise. C'est une terre d’opportunités. C'est comme ça que l'Union européenne la regarde. Et c'est pour cela, pour les soixante pour cent de la population qui est âgée de moins de 25 ans, que nous mettons toute notre énergie, tout notre désir d'accompagner ce processus, avec la pleine confiance dans les institutions du pays qu'aujourd'hui, à Bruxelles, nous faisons un pas important en soutenant fortement, unis, les efforts du Président, des institutions et de la population de la République centrafricaine.

Merci

 

Q&A

Q. Au-delà des chiffres qui vont être annoncés cet après-midi, quelles sont les conditions de décaissement de ces fonds promis à la RCA ? Le Président et son gouvernement sont venus avec un plan sur cinq ans de 3 milliards, en réponse on parle d'un financement sur 3 ans, comment expliquer cette divergence ? Et quelles priorités pour les actions menées – la priorité n'est-elle pas la sécurité?

A. Je peux prendre ma partie de la question, même si je partage complètement ce que le Président vient de dire.  Et bien sûr la Conférence d'aujourd'hui n'est pas la fin d'un processus mais au contraire le début d'un processus où nous allons travailler ensemble sur l'implémentation du plan en effet.

Et vous avez demandé les conditions; les conditions sont bien sûr le fait que l'on travaille sur la mise en œuvre du plan et des projets qui sont contenus dans le plan sur lesquels nous avons bien travaillé ensemble avec un fort leadership – comment le dit-on en français ? bon quand même on le comprend même en français ! – du Président et du gouvernement et l'implication, je voudrais souligner cela, soit du Parlement soit de la société civile du pays.

Le travail sur la sécurité pour l'Union européenne est très important, comme je l'ai dit, nous avons déjà travaillé sur la sécurité ces dernières années. En effet, la République centrafricaine est le pays où peut être la Stratégie Globale de l'Union européenne que j'ai présentée en juin dernier est vraiment expliquée au mieux  parce que là nous avons le soutien à l'aide humanitaire, le développement, l'assistance électorale aussi la sécurité avec trois missions militaires, c’est-à-dire tous les instruments que l'Union européenne a à sa disposition d'une façon intégrée, employée dans le soutien du pays.

Sur la sécurité en particulier, c'est en effet suite aux conversations que nous avons eues avec le Président en juin, ici à Bruxelles, que j'ai ressenti très fort la nécessité de faire un pas en plus de notre côté et c'est suite à nos conversations que j'ai présenté au Parlement et au Conseil en juillet la proposition de renforcer les capacités pour la sécurité et le développement – ce qu'ici dans la "Brussels Bubble" est connu comme CBSD. La façon d'utiliser des moyens même financiers de l'Union européenne  pour soutenir la "capacity building"[renforcement des capacités] – la, bon comment dire ? le développement des capacités  sur le côté sécuritaire parce que comme le Président l'a rappelé, mais aussi mon ami Jan [Jan Eliasson, Secrétaire Général Adjoint des Nations Unis], il y a la nécessité de renforcer, créer, équiper des forces légitimes de sécurité dans le pays et c'est une condition indispensable aussi pour le développement pour que ce soit efficace sur tout le territoire du pays.

Et c'est cela, aussi avec les Nations Unies, le travail que nous sommes en train de faire, et que nous ferons encore plus.

Merci 

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