Tenue du dialogue politique de partenariat EU-Niger

14.10.2021

Le premier dialogue politique entre l’Union européenne et le Gouvernement du Niger depuis l’élection du Président Bazoum s’est tenu ce 13 octobre à Niamey, avec à l’agenda 4 thèmes majeurs: la sécurité, la migration, la gouvernance et les droits humains.

 

La session était co-présidée par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Hassoumi MASSOUDOU, et la Cheffe de Délégation de l’UE au Niger, Denisa-Elena IONETE, en présence de plusieurs membres du gouvernement, de la Représentante Spéciale de l’UE pour le Sahel, Emanuela DEL RE, et des chefs de mission des Etats Membres de l’Union Européenne accrédités au Niger.

En introduction, le Ministre a indiqué que « l’UE est un partenaire très important pour le Niger, pour la coopération bilatérale, mais au-delà, pour le partage de valeurs communes comme la démocratie, la bonne gouvernance, les droits humains, d’où l’importance de ce dialogue permanent et constructif, dans l’intérêt de nos pays et de nos populations. »

Men portrait

L’Ambassadeur de l’UE a précisé que «la présente session revêt une signification particulière, car non seulement c’est la première que nous tenons depuis la mise en place démocratique des nouvelles autorités nigériennes, mais elle intervient également dans une phase de transition avec l’Accord de Cotonou qui prend fin en novembre.»

Elle a ensuite exposé les principaux axes du nouvel Accord de Partenariat et son objectif, à savoir un partenariat politique renforcé - basé sur un socle de valeurs et d’intérêts communs dans des domaines stratégiques - en vue de générer des résultats mutuellement bénéfiques. Elle a également rappelé les grandes lignes de la programmation UE-Niger 2021-2027, tant dans le cadre des initiatives “Team Europe” que la programmation bilatérale des instruments de financement de l’UE. Une première allocation couvrant 2021-2024 est axée sur 3 priorités: (i) la gouvernance - pour soutenir les grandes réformes sectorielles, à travers l’appui budgétaire et des mesures d’accompagnement, notamment le renforcement des capacités et l'appui au fonctionnement des institutions indépendantes; (ii) la stabilisation et le relèvement économique des zones touchées par l’insécurité et (iii) le soutien à l’éducation, à la formation et à l’emploi.

Lors des échanges sur l’insécurité qui prévaut au Sahel, le Niger a confirmé ses inquiétudes au sujet du Mali et demandé à l’UE de continuer à clairement soutenir la position de la CEDEAO. « Nous respectons la souveraineté du Mali. Mais cette souveraineté doit se faire à travers des organes mis en place par le peuple malien », a précisé le Gouvernement du Niger. Il a par ailleurs souligné l’importance d’appuyer les besoins du Niger en matière de défense, notamment pour renforcer les capacités opérationnelles.

L’UE a réitéré les termes de la déclaration du HRVP Borrell sur la situation politique au Mali, félicité le Niger pour ses efforts en vue de maintenir la stabilité dans la région et proposé la mise en place d’une instance de pilotage pour l’identification des besoins en matière de sécurité, en vue d’une meilleure coordination et répartition des rôles entre partenaires.

Woman portrait talking on a microphone

L’UE a également salué la lutte contre la migration irrégulière et contre le traffic d’êtres humains menée par le Niger, ainsi que l’adoption par le Gouvernement de sa Politique Nationale de Migration, tout en proposant d’accompagner sa mise en œuvre et d’établir des priorités à cet égard. La discussion sur les flux migratoires a notamment porté sur les refoulements vers le Niger à partir de l’Algérie. Le Gouvernement du Niger s’est exprimé en faveur d’une démarche commune des principaux pays concernés par cette problématique. L’UE a rappelé l'importance de la « whole of route approach" et dans ce contexte, la collaboration future avec EUBAM Libye.

L’UE a noté les efforts accrus du gouvernent en matière de gestion efficace des fonds publiques et de lutte contre la corruption et plaidé en faveur d’une intensification de ces efforts et d’un meilleur transfert des ressources aux collectivités territoriales, en assurant le Niger du soutien de l’UE à cet égard.

Le Ministre de la Justice a annoncé un Plan d’Action 2022-2026, qui visera notamment à mieux financer l’action de la Commission Nationale des Droits Humains, à assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme, à finaliser la ratification des instruments internationaux, à réduire le nombre de détentions préventives dans les prisons et à promouvoir le rôle des chefferies traditionnelles dans la résolution des conflits.

En conclusion, l’Ambassadeur de l’UE a proposé un approfondissement des riches discussions lors d’une prochaine session de dialogue politique portant sur les grandes priorités déclinées dans la Déclaration de Politique Générale du gouvernement, et notamment sur les questions des droits humains et du genre.