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Groupe de contact international sur le Venezuela: Déclaration ministérielle

28.03.2019
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Groupe de contact international sur le Venezuela: Déclaration ministérielle

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1. Le groupe de contact international (GCI) s'est réuni au niveau ministériel le 28 mars 2019 à Quito afin de discuter des derniers développements intervenus au Venezuela, des constatations des missions du GCI à propos des deux pistes définies dans la déclaration de Montevideo et de décider des prochaines dispositions à prendre. Le GCI réaffirme que la crise multiple qui frappe le Venezuela ne peut avoir qu'une solution politique, pacifique, démocratique, dont les Vénézuéliens aient la maîtrise et qui exclue le recours à la force, par la tenue, aussi rapidement que possible, d'élections libres, transparentes et crédibles.

2. Le GCI exprime à nouveau ses vives préoccupations face à la détérioration rapide des conditions de vie de millions de Vénézuéliens – en particulier les femmes, les enfants, les personnes âgées et les populations indigènes – en raison du manque de nourriture, de soins de santé et de services de base. Le groupe exprime sa ferme volonté de mobiliser une assistance accrue, à mettre en œuvre conformément aux principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance et dans le plein respect de la résolution 46/182 de l'assemblée générale des Nations unies.

3. Dans ce contexte, le groupe se félicite des progrès réalisés par les Nations unies, en particulier l'établissement de l'équipe de coordination pour la coopération et l'assistance, conduite par les Nations unies et rejointe par d'autres organisations nationales et internationales spécialisées. Il est à présent important et urgent que ces organisations honorent leurs engagements et intensifient rapidement leur assistance, sans contraintes et à l'abri de toute ingérence politique. Les membres du GCI soutiennent sans réserve le travail des Nations unies.

4. Le groupe salue les efforts déployés par les pays de la région qui ont accueilli plus de 3 millions de réfugiés et de migrants vénézuéliens. Il se félicite de la mise en œuvre des mesures annoncées dans la "Déclaration de Quito sur la mobilité des citoyens vénézuéliens dans la région" et lance un appel aux donateurs pour qu'ils mettent en œuvre son plan d'action. Il se félicite également de la mobilisation par l'UE de 50 millions d'euros supplémentaires pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables au Venezuela et dans la région.

5. Le GCI engage toutes les parties à respecter le besoin d'impartialité, de neutralité et d'indépendance des organisations et de l'aide humanitaires et appelle également les autres donateurs à accroître leur assistance suivant les mêmes principes afin de répondre aux besoins en croissance rapide des Vénézuéliens. Le groupe prend note des mesures prises pour faciliter le travail des organisations humanitaires et demande que d'autres mesures soient prises pour permettre l'établissement d'organisations humanitaires supplémentaires et garantir un accès sans entrave aux groupes et aux zones vulnérables du pays.

6. Le GCI condamne la décision prise récemment par le contrôleur général de la République d'interdire à Juan Guaidó d'exercer toute fonction publique pendant 15 ans. Une telle décision politique, prise au mépris de toute procédure régulière, constitue une autre preuve de la nature arbitraire des procédures judiciaires dans le pays. La démocratie, l'état de droit et la séparation des pouvoirs doivent être rétablis d'urgence. Ces actes compromettent encore les efforts déployés pour favoriser une solution pacifique et démocratique à la crise au Venezuela.

7. Le GCI se déclare extrêmement préoccupé par l'ampleur et la gravité de l'impact de la crise actuelle sur les droits de l'homme, dont fait état la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme dans son dernier rapport sur le Venezuela. L'arrestation de Roberto Marrero aggrave une situation déjà tendue. Le groupe demande la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques. Les dirigeants politiques, les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes doivent pouvoir exercer leurs activités sans être intimidés, notamment par des groupes armés illégaux. L'immunité parlementaire des membres de l'assemblée nationale doit être respectée.

8. Le groupe souligne la nécessité de rétablir pacifiquement et pleinement l'ordre démocratique et constitutionnel au Venezuela, ce qui commence par le respect du mandat constitutionnel de l'assemblée nationale démocratiquement élue. Il souligne son rejet ferme du recours à la force. Il faut, pour résoudre la crise, redonner la parole au peuple dans la cadre d'élections démocratiques conformes aux normes internationales.

9. Conformément aux constatations et aux conclusions du groupe de travail sur le processus électoral, la conduite de ce processus vers une nouvelle élection présidentielle, suppose un accord entre tous les acteurs concernés sur la base d'une feuille de route approuvée prévoyant notamment:

I. Le rétablissement d'institutions clés de l'État, comme le Conseil national électoral, la Cour suprême et les institutions relevant du pouvoir citoyen.

II. Des garanties que tous les candidats et partis politiques possibles pourront se présenter.

III. Une mise à jour complète du registre électoral, intégrant les jeunes électeurs et les Vénézuéliens de l'étranger.

IV. Une modification du cadre juridique régissant les élections pour permettre le déploiement de missions internationales d'observation électorale.

10. Le GCI est prêt à répondre à toute demande d'assistance dans le cadre d'un futur processus électoral par des mesures de confiance comme le déploiement et le soutien de missions d'observation électorales, la vérification internationale des systèmes informatiques utilisés pour les élections et/ou un registre électoral révisé, ainsi que par toute autre mesure de soutien qui serait jugée nécessaire en vue de mettre en œuvre un accord conduisant à des élections libres, crédibles et transparentes.

11. Des conditions politiques, économiques et sociales propices pourraient favoriser ce processus et jouer un rôle dans la stabilisation du pays. Le groupe engage les autorités à prendre des mesures concrètes qui permettront au pays de progresser dans cette direction.

12. Le GCI exprime sa volonté d'intensifier les contacts avec les partenaires régionaux et internationaux afin de dégager une vision et une réponse communes face à la situation au Venezuela. Dans ce contexte, il se félicite de la participation du ministre chilien des affaires étrangères, du premier ministre de Saint-Christophe et Nevis – en sa qualité de président de la CARICOM – et du secrétaire général de la CARICOM à la séance consacrée à la sensibilisation.

13. Le GCI poursuivra ses travaux relatifs à l'assistance humanitaire et aux élections et il entreprendra des missions de suivi en vue de poursuivre les discussions techniques et/ou politiques avec les acteurs vénézuéliens concernés. Il se réunira à nouveau au niveau ministériel début mai au Costa Rica.

La présente déclaration a fait l'objet d'un accord entre les membres du GCI suivants: l'UE, huit de ses États membres (Allemagne, Espagne, France, , Italie, Pays-Bas, Portugal, et Royaume-Uni et Suède ) et trois pays d'Amérique latine (Costa Rica, Équateur et Uruguay).

Catégorie
Joint Statements
Location

Quito

Topics
Common Foreign & Security Policy (CFSP)
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Venezuela
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