Déclaration conjointe de la haute représentante de l’UE, Mme Federica Mogherini, et de la représentante spéciale des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Mme Virginia Gamba, à l’occasion de la journée internationale contre l’exploitation
À l’occasion de la journée internationale contre l’exploitation des enfants soldats, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-présidente de la Commission, Mme Federica Mogherini, et la représentante spéciale des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Mme Virginia Gamba, ont réitéré la détermination de l’Union européenne et des Nations unies à œuvrer de concert pour mettre fin à l'enrôlement d’enfants et à leur exploitation dans des situations de conflit, et à soutenir de manière effective la réinsertion des enfants associés à des parties au conflit.
«En dépit d'années de mobilisation et de progrès sur cette question, des enfants sont encore enrôlés et exploités dans de trop nombreux conflits. Il s’agit d’enfants retirés de leurs familles et de leurs communautés, privés de leur enfance, d'éducation, de soins et de la possibilité de grandir dans un environnement sûr et favorable. Lorsque des enfants sont libérés, nous nous efforçons de les soutenir, qu'ils soient garçons ou filles, y compris en travaillant à prévenir la récurrence des conflits et à construire une paix durable. Nous continuerons à œuvrer pour que les droits des enfants soient pleinement intégrés dans les travaux menés à l’échelle mondiale en matière de prévention des conflits, de consolidation de la paix, de médiation et de reconstruction. Tout enfant a droit à une éducation, et à la possibilité de décider lui-même de son avenir» ont déclaré Federica Mogherini et Virginia Gamba.
Dans un contexte où les conflits deviennent de plus en plus complexes, la collaboration entre l’Union européenne et le Bureau de la représentante spéciale est essentielle pour apporter la meilleure réponse possible au problème d'exploitation de garçons et de filles dans, par et pour des conflits armés et de mauvais traitements qui leur sont infligés. Au fil des années, l’UE et l’ONU ont soutenu sans relâche les efforts visant à empêcher l’enrôlement et l’exploitation d’enfants dans des conflits, à obtenir leur libération et à assurer leur réintégration. En Ouganda, dans l'est de la République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Soudan ou en Syrie, l’Union a apporté une aide aux enfants dans le besoin, en réintégrant les enfants associés à des forces et des groupes armés dans des familles ou en leur proposant une protection de remplacement, et en les ramenant sur les bancs de l’école. En Mauritanie, l’Union appuie les Nations unies pour proposer aux enfants soldats réfugiés originaires du Mali un soutien psychosocial, pour les insérer dans le système éducatif, et pour favoriser leur réinsertion socio-économique. En Colombie, des centaines de mineurs touchés par le conflit armé et par des groupes armés ont été recensés afin de bénéficier d’une aide à la réintégration, et au Soudan, un projet sur la libération et la réintégration des enfants contribue à la mise en œuvre du plan d’action visant à prévenir et mettre fin à l’enrôlement d’enfants, et appuie les efforts pour prévenir l’enrôlement d’enfants à risque.
L'éducation joue un rôle essentiel dans la prévention de l’exploitation des enfants dans les conflits et dans le travail de réintégration: ainsi, les enfants associés à des forces et à des groupes armés bénéficient en priorité d'une aide pour accéder à l’éducation. À cette fin, l’Union européenne a pour objectifs de consacrer au financement humanitaire destiné à l'éducation dans les situations d'urgence 10 % de l’ensemble du budget de l’UE destiné à l'aide humanitaire à partir de cette année, ainsi que de réintégrer à l’école dans un délai de 3 mois les enfants victimes de crises humanitaires. L’Union européenne demeure également un fervent défenseur du mandat des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, qui est doté d'outils ayant une réelle incidence sur le terrain.
L’Union européenne et les Nations unies soutiennent actuellement la mise en œuvre de plans d’action visant à prévenir et à empêcher l’enrôlement et l’exploitation d’enfants par quinze parties à des conflits, avec une mobilisation renforcée dans les pays concernés par l’agenda «Enfants et conflits armés». Ce travail, appuyé par les Nations unies et par les organisations non gouvernementales partenaires, ainsi que par les États membres, a permis la libération de milliers d’enfants en 2018. Le travail de sensibilisation et la mobilisation mènent également à des évolutions positives dans le domaine de la protection des écoles et des hôpitaux, dans la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits, et dans la prévention et la lutte contre d'autres violations graves commises contre des enfants.
À l’occasion du 19ème anniversaire du protocole facultatif à la convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés, l’Union européenne et les Nations unies s’engagent à continuer à travailler ensemble afin d’être mieux équipées et davantage complémentaires pour remédier à ce problème dans le monde entier. Les enfants sont les garants d'un avenir meilleur, et il est de notre responsabilité commune de leur donner les moyens de jouer leur rôle dans notre société.