Promouvoir une agriculture moderne et durable à Maurice

14.07.2020

Moins d'impacts négatifs sur l'environnement, des produits plus sains pour les consommateurs et de meilleurs rendements pour les planteurs

Au niveau global, le changement climatique affecte directement les activités agricoles; l'augmentation de la température moyenne et de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes ont un impact négatif sur le secteur. Par ailleurs l'agriculture contribue elle-même au changement climatique et engendre au moins 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ce qui alimente et accélère le phénomène[1].

A Maurice, les planteurs jouent un rôle clé pour assurer la sécurité alimentaire; l'avènement de la pandémie de coronavirus a en effet démontré l'importance à la fois de renforcer l'autonomie alimentaire et de veiller à la santé des consommateurs. Pour l'heure, les planteurs subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique; celui-ci a un impact direct sur les récoltes, sur l'approvisionnement du marché local et  donc sur leurs revenus. Leurs activités traditionnelles  ont également une incidence sur la santé humaine et l'environnement; ainsi l'utilisation de produits chimiques et de pesticides pour lutter contre les ravageurs et les maladies a un impact sur la qualité des produits agricoles et sur les sols.

D'où l'urgente nécessité de réagir et de s'adapter en apportant un soutien au développement d'une agriculture innovante. Objectif : permettre aux planteurs de faire face au changement climatique, de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et ainsi de concourir à mieux protéger l'environnement. Pour y parvenir l'UE a donc financé:

  1. Des équipements qui permettront aux planteurs de réduire ou d'abandonner l'utilisation des herbicides et des pesticides de synthèse et d'utiliser des pesticides biologiques beaucoup moins nocifs pour la santé humaine et l'environnement.
  2. Du matériel pour diminuer la nécessité de travailler le sol (ce qui permet de lutter contre l'érosion et favorise la vie du sol), réduire l'utilisation d'énergie fossile et permettre aux planteurs d'incorporer dans le sol des matériaux organiques qu'ils produisent eux-mêmes. Cela permet, tout en enrichissant le sol, d'éviter d'utiliser des engrais chimiques qui polluent et contribuent ainsi à l'émission de gaz à effets de serre - responsables du changement climatique.
  3. La formation des planteurs sur les pratiques agricoles durables et notamment sur le bon usage des intrants et  des déchets organiques.

Grâce à ces innovations, les planteurs auront les outils nécessaires pour réduire l’usage des intrants chimiques et pourront contribuer à la lutte contre le changement climatique grâce notamment à une meilleure utilisation du sol. Ils seront en mesure d'augmenter les rendements des sols, de contribuer à la sécurité alimentaire et de proposer aux consommateurs des produits plus sains tout en générant de meilleurs revenus.

Sanju Jhugroo, planteur de La Laura, a reçu une sarcleuse motorisée. Il a déclaré: "J'ai choisi cet outil car il me permettra d'enlever les mauvaises herbes de manière efficace sans avoir à utiliser d'herbicides."

S'exprimant en créole lors de la cérémonie de remise des équipements aux planteurs, l'Ambassadeur de l'Union européenne a souligné l'importance stratégique de l'agriculture et de l'autonomie alimentaire: "La pandémie nous démontre qu'il est important de planter ce que nous mangeons et de manger ce que nous plantons".

Cette action est financée par l'Union européenne au titre de l'initiative Alliance Mondiale pour le Changement Climatique +. Elle est mise en œuvre par la Chambre d'Agriculture de Maurice qui est assistée par deux Volontaires Solidarité Internationale mis à disposition par la Région de La Réunion grâce au programme INTERREG, également financé par l'Union européenne.

 

[1] https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/ar4-wg3-chapter8-1.pdf (IPCC, 2018)