Déclaration de la porte-parole sur la suspension de maires élus et la détention de centaines de personnes dans le sud-est de la Turquie

19.08.2019

Déclaration de la porte-parole sur la suspension de maires élus et la détention de centaines de personnes dans le sud-est de la Turquie

Les autorités turques ont temporairement suspendu les maires démocratiquement élus de Diyarbakir, de Van et de Mardin dans le sud-est de la Turquie, tandis que des centaines de personnes ont été placées en détention dans le cadre d’une enquête de grande ampleur liée au terrorisme. Le remplacement de Selçuk Mızraklı, de Bedia Özgökçe Ertan et d’Ahmet Türk par des gouverneurs nommés par l’État est très préoccupant, car il remet en question le respect des résultats démocratiques des élections du 31 mars. Le limogeage et la détention de responsables politiques locaux et la désignation de mandataires privent les électeurs d’une représentation politique au niveau local et risquent de nuire gravement à la démocratie locale.

Si le gouvernement turc a le droit légitime de lutter contre le terrorisme, il n’en est pas moins également chargé de veiller à ce que cette action soit menée dans le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et des libertés fondamentales inscrits dans la Constitution du pays et conformément aux engagements internationaux de ce dernier, et non pour des raisons politiques liées à l’application d’une législation antiterroriste ou pénale générale. La Turquie doit abroger les mesures qui entravent le fonctionnement de la démocratie locale, conformément aux recommandations de la Commission de Venise et à l’attachement de la Turquie à la Charte européenne de l’autonomie locale.

Si l’UE a condamné sans ambiguïté et à maintes reprises les attaques terroristes violentes perpétrées en Turquie et a exprimé sa solidarité envers les familles des victimes, elle réitère également son appel en faveur de la reprise urgente d’un processus politique crédible en vue de parvenir à une solution pacifique et durable.