Coronavirus: déclaration du haut représentant/vice-président Josep Borrell à la suite de la vidéoconférence des dirigeants de l'UE

27.03.2020

Seul le texte prononcé fait foi!

Hier, j'ai participé à la réunion du Conseil européen. Elle a été l'occasion d'un débat long et intense entre les dirigeants européens, à l'issue duquel nous avons envoyé un message très clair, à savoir que l'Union européenne et ses États membres mettront tout en œuvre, feront tout ce qui est nécessaire, pour surmonter la crise du coronavirus.

Nous le ferons ensemble, dans un esprit de solidarité et dans l'intérêt et pour la protection de nos concitoyens.

Pour ce faire, nous prenons des mesures, des mesures qui sont avant tout nécessaires pour limiter la propagation du virus et pour apporter une aide d'urgence aux personnes qui en ont besoin.

Dans le cadre de l'action extérieure de l'UE, ces mesures visent à rapatrier nos concitoyens bloqués dans des pays tiers. Il s'agit là d'une priorité absolue. On compte plus de 400 000 personnes qui souhaitent rentrer chez elles. Plus de 150 000 personnes ont déjà pu regagner leur domicile grâce aux vols organisés par les États membres, et plus de 2 000 personnes ont été rapatriées dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'Union, qui est utilisé dans les cas extrêmes où il n'y a pas de vols commerciaux ou affrétés. Nous disposons d'une task-force ici, au sein du Service européen pour l'action extérieure, qui travaille 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour aider les États membres. Nous prenons contact avec les pays tiers: nous organisons des vols de rapatriement et nous assurons le droit d'atterrissage et l'accès à l'espace aérien, ainsi que l'accès à des fins de transit et la prolongation des visas si nécessaire. Il existe aujourd'hui un problème important d'accès à l'espace aérien. De nombreux pays ferment leur espace aérien et nous devons leur demander de prévoir des dérogations à ces fermetures afin de pouvoir organiser de nombreux autres vols pour ramener nos concitoyens chez eux.

Nous devons limiter la propagation du virus, promouvoir la recherche - de manière à trouver rapidement un vaccin qui profitera au monde entier. Sur ce point, nous avons besoin de coopération bien plus que de concurrence. Nous devons également faire face aux retombées socioéconomiques de cette crise et, de toute urgence, assurer la fourniture de matériel médical. La Commission, en coopération avec l'industrie, fournira une vue d'ensemble des stocks, de la production et des importations, et prendra des mesures afin d'améliorer la situation. Nous poursuivrons par ailleurs activement les initiatives en matière de passation conjointe de marchés et accroîtrons le budget initial prévu pour la réserve stratégique rescEU de matériel médical, en particulier pour les soins intensifs, ainsi que de vaccins et de traitements.

Parallèlement, les États membres s'entraident également. Par exemple, la France, l'Allemagne et l'Autriche font parvenir, ensemble, 3,5 millions de masques et 800 000 blouses de protection à l'Italie. Certains États membres prennent en charge les patients d'autres États membres afin de ne pas dépasser les capacités des hôpitaux. Bien entendu, la solidarité et le soutien de nos partenaires à travers le monde sont les bienvenus, car la solidarité et la coopération internationale sont au cœur de notre réussite collective.

Nous continuerons à travailler main dans la main avec nos partenaires dans le monde à cette fin. En Europe, nous accueillons avec une grande reconnaissance les propositions d'aide concrètes provenant de pays partenaires à travers le monde ou du secteur privé, qu'elles concernent la livraison de masques ou d'autres équipements médicaux. L'important est que les personnes qui en ont besoin reçoivent l'aide nécessaire.

Nous encourageons la coordination dans les enceintes multilatérales, au sein du G7 et du G20. Nous coopérons avec l'Organisation des Nations unies et ses agences, ainsi qu'avec la Croix-Rouge. Nous avons mobilisé 300 millions d'euros pour soutenir nos partenaires dans la lutte contre le virus partout dans le monde, cette aide étant fournie par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale de la santé, par exemple, ou de l'Institut Pasteur de Dakar. Nous accordons une attention particulière à l'Afrique, car nous tenons à souligner que nous n'oublierons pas notre continent frère dans la lutte contre cette pandémie mondiale. Nous ne pouvons pas uniquement nous préoccuper des problèmes que rencontre l'Europe, car les problèmes qui se posent dans d'autres régions seront, tôt ou tard, également les nôtres. C'est pourquoi nous devons agir collectivement, à l'échelle mondiale.

L'Union européenne joue son rôle et met tout en œuvre pour affronter cette crise et ses conséquences. C'est maintenant que nous devons montrer ce que solidarité européenne et solidarité internationale signifient vraiment. La solidarité ne peut pas être un simple mot que nous utilisons sans faire preuve d'aucun engagement. La solidarité doit être prouvée par des faits. La présidente von der Leyen a déclaré, à juste titre, que l'Histoire nous regardait et que l'Europe devait agir avec un grand cœur plutôt qu'avec 27 cœurs distincts. D'une manière générale, les événements sans précédent que nous connaissons nécessitent une action internationale pour venir à bout de cette crise, que nous allons affronter et surmonter conjointement.

Lien vers la vidéo: https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-187499

 

 

Xavier Cifre Quatresols
Press Officer for Foreign Affairs and Security Policy
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