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Remarques de la haute représentante/vice-présidente Federica Mogherini lors de la conférence de presse après la réunion ministérielle du G5 Sahel

09.07.2019
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Remarques de la haute représentante/vice-présidente Federica Mogherini lors de la conférence de presse conjointe avec Alpha Barry, ministre des affaires étrangères du Burkina Faso après la réunion ministérielle du G5 Sahel

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Merci beaucoup. C'est un plaisir pour moi d'être finalement ici à Ouagadougou pour cette cinquième rencontre entre l'Union européenne et le G5 Sahel au niveau ministériel. C'est la cinquième réunion et c'est ma cinquième réunion et je peux dire que pendant ces cinq années nous avons établi une relation d'amitié, de partenariat et de respect mutuel.

Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour certains projets de la Force conjointe – mais pas seulement – que nous avons discuté aujourd'hui pendant la réunion ministérielle et qui ont je pense des perspectives de bonne réussite aussi pour la suite, pour les prochains mois et années.

Cela a été aussi pour moi la possibilité de consacrer une partie de ma visite aux relations bilatérales entre l'Union européenne et le Burkina Faso. J'ai eu le plaisir et l'honneur d'avoir une rencontre avec Monsieur le Ministre [des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry] mais aussi avec le Premier ministre [du Burkina Faso, Christophe Dabire] et certains autres ministres qui font partie du gouvernement. J'ai maintenant une rencontre avec le Président [du Faso, Roch Marc Christian Kaboré] et nous avons aussi visité ensemble une école qui est financée aussi par l'Union européenne.

Concernant la réunion ministérielle entre l'Union européenne et le G5, c'était une réunion particulièrement importante après la réunion que nous avons eu, entre les cinq ministres [Ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad] que je veux remercier pour leur présence ici aujourd'hui mais aussi pour leur déplacement il y a quelques mois à Bruxelles quand à la moitié du mois de mai nous avons rencontré ensemble tous les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des 28 Etats membres de l'Union européenne.

Suite à cette rencontre à Bruxelles il y a quelques mois, aujourd'hui nous avons regardé tous les différents secteurs de notre coopération, de l'aide au développement à la sécurité, à la Force conjointe mais aussi au soutien au processus politique. Je pense par exemple à la mise en œuvre du processus de paix au Mali et aux autres efforts que les pays de la région sont en train de mener pour voir comment rendre plus efficace, plus incisives les actions que nous prenons ensemble, avec le principe clé et très fort qui a toujours été le nôtre, de garantir la solidarité et l'appui de l'Union européenne, ce que nous arrivons à faire, avec la mobilisation de deux autres partenaires internationaux en soutien du G5 Sahel et de chacun de ces pays, avec une forte appropriation des pays du G5 Sahel.

Donc c'est aux pays du G5 Sahel, au G5 Sahel, son secrétariat permanent, à la Force conjointe de déterminer les priorités, de prendre la responsabilité pour la mise en œuvre des différentes actions. Mais ils peuvent toujours compter, et j'ai fait remarquer cela aujourd'hui, j'ai amené ce message de solidarité et de soutien renouvelé, de fort engagement de la part de l'Union européenne, dans un contexte qui nous le savons très bien est très difficile, dans un contexte de dégradation significative de la situation sécuritaire, de multiplication des attaques et des violences communautaires.

Nous savons très bien que, comme je l'ai dit, c'est de la responsabilité des Etats et des institutions de la région d'y répondre de manière absolue, mais c'est de notre responsabilité, notre volonté, de les soutenir davantage et encore plus efficacement pour arriver à avoir des résultats et pour soutenir l'engagement des autorités nationales. Il s'agit surtout de rétablir la confiance avec les populations qui subissent quotidiennement les conséquences du terrorisme, de la violence et aussi du repli des services de l'Etat sur le territoire.

Notre solidarité est déjà très forte, elle se traduit déjà par un fort engagement au plan politique, je voudrais souligner cela. Premièrement il s'agit ici d'un partenariat politique, d'une amitié qui est basée sur le constat que ce qui se passe au Sahel compte pour l'Union européenne et ce qui passe en Europe compte pour le Sahel.

Je l'ai dit plusieurs fois, il y a cinq ans peut être on pouvait considérer le Sahel comme une région voisine de voisins. Aujourd'hui, surtout avec la situation en Libye étant ce qu’elle est, le Sahel et l'Union européenne sont des voisins directs. Donc nous sommes liés avec le même destin et pour nous, investir dans la sécurité, la stabilité et la prospérité du Sahel c’est aussi investir dans notre propre stabilité et sécurité.

Donc notre appui, notre engagement en tant qu'Union européenne est premièrement sur le plan politique et aussi bien sûr sur le plan financier et sécuritaire. Le total des investissements ces dernières années a été d’un total de 4 milliards d'euros et 115.6 millions d'euros de soutien spécifique à la Force conjointe. Nous avons toujours cru que la Force conjointe et le G5 Sahel en tant qu'organisation régionale sont les bonnes idées pour gérer et faire face aux défis de la région qui sont des défis régionaux. Donc il faut soutenir cette approche régionale de toutes les façons. Cependant comme je l'ai dit, nous pouvons soutenir mais il revient au Sahel d'organiser sa propre sécurité et de planifier son propre avenir. L'approche que nous avons toujours est celle du respect et du partenariat.

Nous avons beaucoup discuté aujourd'hui et nous avons pris des décisions, surtout sur la façon d'innover sur l'utilisation de l'aide pour être plus efficace, pour avoir plus de résultats concrets sur le terrain. Nous avons convenu que nous allons élaborer ensemble des cadres stratégiques intégrés pour la sécurité et le développement – le ministre [des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry] l'a dit – pour les zones les plus instables, basés sur une priorisation des besoins sur lesquels nous allons nous concentrer, pour apporter des résultats. Bien sûr encore une fois nous comptons sur nos amis du G5 Sahel pour identifier les besoins et les zones prioritaires sur lesquelles cibler notre travail commun.

Pour la sécurité, la Force conjointe, nous avons convenu que nous allons dépasser la logique des livraisons et de la relation de bailleurs à bénéficiaires pour baser notre partenariat sur un vrai esprit de réciprocité des responsabilités politiques, militaires, techniques et financières, fondées sur un soutien plus direct. Je veux souligner cela parce que le mot clé probablement aujourd'hui a été celui de l'efficacité et de la concentration de nos efforts sur les objectifs à atteindre.

Pour la réconciliation et le dialogue nous avons convenu que l'Union européenne soutiendra toutes les initiatives qui vont être déployées en ce sens et qui permettront d'améliorer la cohésion économique et sociale à l'intérieur des pays et de la région.

Nous avons évoqué aussi la nécessité d'un comportement exemplaire des forces de sécurité et de défense et la nécessité d'avoir des enquêtes pour chaque incident et de ne tolérer aucune impunité.

En résumé - et vous pourrez le voir dans le Communiqué Conjoint qui est extrêmement dense et où il y a beaucoup d'engagements concrets - je veux citer seulement un point qui, je pense, fais un bon résumé de nos engagements.

Nous avons décidé de consolider notre partenariat réciproque sur la base des priorités suivantes: l'appropriation par les cinq pays du G5 Sahel notamment à travers une coordination renforcée par le secrétariat permanent, la définition d'un cadre d'action intégré en matière de sécurité et de développement et l'identification – comme je le disais – de zones prioritaires sur lesquelles seront concentrés les efforts des parties et innover dans les modalités de mise en œuvre de l'aide, tant dans le domaine de l'appui de la Force conjointe que dans les actions de développement pour répondre rapidement aux attentes de la population. Dans ce contexte et sur la base de ses priorités partagées, l'Union européenne appuiera la Force conjointe, y compris sa composante police à la hauteur de 138 millions d'euros additionnels, en plus de notre contribution actuelle.

Je pense que cela a été une excellente réunion. Je voudrais remercier mon ami [le Ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry], la présidence burkinabé du G5 Sahel et chacun des quatre ministres [Ministres des Affaires étrangères du Mali, Mauritanie, Niger et Tchad] et le commandant de la Force conjointe [le général Hanena Ould Sidi] pour un excellent travail que nous avons fait aujourd'hui, qui est l'exemple je pense de l'excellent travail que nous avons fait ensemble et qui je suis sûr peut encore s’améliorer davantage dans les mois qui viennent.

Merci beaucoup.

Lien vers la vidéo: https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-175747

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Remarks
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Ouagadougou

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