Défense européenne : compte-rendu de la réunion du Collège par le haut représentant/vice-président Josep Borrell

11.02.2020
Strasbourg

Seule la version prononcée fait foi!

Aujourd’hui, à la réunion du Collège de la Commission, nous avons tenu notre premier débat d’orientation sur la défense. C’est un moment très, très opportun pour tenir ce débat. Parce que les récents développements internationaux montrent que dans le contexte géopolitique actuel, l'Union européenne doit assumer une plus grande responsabilité pour sa sécurité et renforcer son rôle comme acteur géopolitique. Et il ne suffit pas de le dire, il faut avoir des moyens, des capacités et des instruments dans les différents domaines politiques, et opérationnels.

Évidemment, la défense reste une question de compétence nationale, l’essentiel de la coopération européenne en matière de défense se fait entre les États membres. C’est-à-dire que cela appartient au domaine intergouvernemental. Sans l’accord des États membres il est difficile d’avancer dans ce domaine.

Mais en même temps la Commission européenne a beaucoup à apporter en soutenant la coopération industrielle - il y a là le Fonds européen de la défense, la mobilité militaire ou encore la lutte contre les menaces hybrides.

En tant que haut représentant pour la politique extérieure de sécurité et de défense, j’ai un rôle important pour garantir la cohérence entre les instruments de la Commission et les politiques intergouvernementales. La cohérence est une affaire importante sur ce sujet et tous les efforts doivent être orientés vers l’objectif de la politique de défense commune.  

Je voudrais souligner le rôle du Fonds européen de la défense qui devrait offrir des incitations essentielles pour encourager les États membres à travailler sur des projets communs sur la base d’une approche stratégique dans le développement de capacités qui répondent aux besoins opérationnels des armées européennes.  

La coopération structurée permanente, « PESCO » en anglais, le Fonds européen de la défense, et le travail de l’Agence européenne de défense forment un triangle dont il faut assurer la cohérence.

Dans le même temps, nous avons discuté avec le Collège des Commissaires des travaux [sur ce] que l’on nomme la « boussole stratégique », en anglais « the strategic compass », [en espagnol] « la brújula estratégica ». Il s'agit d'un document politique et stratégique que les États membres nous ont demandé de préparer pour définir au mieux nos objectifs de sécurité et de défense, identifier les menaces et donner un nouvel élan à nos initiatives. Nous aurons toute l’année pour y travailler et la contribution de la Commission doit être précieuse.

Le débat a été long, intense, et il s’agit bien sûr d’un sujet essentiel pour l’actuelle Commission européenne qui va continuer le travail de la précédente Commission, mais aussi [pour définir] la nature de l’Union européenne dans le futur.

Après ce débat, la commissaire [européenne à la santé, Stella] Kyriakides [nous a informé des développements] à propos du problème du coronavirus et des mesures que la Commission a pris à ce sujet. Nous avons pris connaissance des dernières nouvelles, nous avons pris connaissance des préparatifs que la Commission et la Présidence croate sont en train de développer, et de la dernière évaluation du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Nous sommes en contact avec les autorités chinoises, avec l’Ambassadeur [de la Chine auprès de l’Union européenne, Zhang Ming] et nous suivons la situation de près. Sans vouloir provoquer des alarmes infondées, il est évident que c’est un sujet qui préoccupe tous les citoyens européens et donc la Commission investit ses ressources et ses capacités d’action.

Lien vers la vidéo : https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-184144