Discours prononcé par l'Ambassadrice de l'UE au Sénégal, S.E. Mme Irène Mingasson, au nom du Groupe des Partenaires au Développement, à l'occasion du Conseil présidentiel sur la relance de l'Economie sénégalaise

30.09.2020
Dakar

GROUPE ELARGI DES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT DU SENEGAL (G50)

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CONSEIL PRESIDENTIEL

PLAN D’ACTIONS PRIORITAIRES AJUSTE ET ACCELERE POUR LA RELANCE DE L’ECONOMIE NATIONALE

(PAP 2A)

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29 Septembre 2020

DIAMNIADIO

Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD)

 

Allocution prononcée par

Son excellence Mme Irène MINGASSON, Ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal, Présidente du COMEX

 

Excellence, Monsieur le Président de la République ;

Monsieur le Secrétaire général de la Présidence ;

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;

Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales ;

Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental ;

Mesdames, Messieurs les Ministres d’Etat ;

Mesdames et Messieurs les Ministres ;

Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique ;

Mesdames, Messieurs les Directeurs généraux, nationaux et chefs de service ;

Messieurs les Représentants des Elus territoriaux ;

Mesdames, Messieurs les Représentants du Secteur privé ;

Mesdames, Messieurs les Représentants de la Société civile ; Mesdames, Messieurs les partenaires au développement ;

Distingués Participants en vos rangs et qualités.

C’est pour moi un honneur de prendre la parole, au nom du Groupe élargi de coordination et de concertation des Partenaires au développement du Sénégal, à ce Conseil Présidentiel pour la relance de l’économie Sénégalaise – et un vrai plaisir de vous retrouver après ce long intermède.

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Les partenaires vous renouvellent ainsi qu’à votre Gouvernement leurs félicitations pour les orientations fortes de relance de l’économie sénégalaise, déclinées dans le Programme d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) du PSE et vous remercient de les associer à cette réflexion.

Nous soutenons les priorités exprimées dans le PAP 2 (2019-2023) et le PAP 2A et nous nous réjouissons de l’opportunité de remettre l’emphase sur une relance économique et un développement social accrus.

Nous avons transmis un mémorandum consolidé au Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération (MEPC) assorti de recommandations que nous espérons utiles. Nous rendrons ce mémorandum disponible à tous les participants.

Nous vous remercions de nous donner l’occasion aujourd’hui de partager avec vous quelques éléments. Ces messages s’articulent autour de trois idées :

  • De l’importance de placer l’humain au cœur des politiques publiques avec une attention particulière pour les personnes les plus vulnérables ;
  • Du lien indissociable entre un environnement sain et la santé de chacun et de la pertinence d’un niveau d’action local et innovant, souvent porté par la jeunesse
  • De la nécessité de promouvoir la croissance par les investissements du secteur privé en lui offrant un environnement des affaires sûr et prévisible.

Excellence, Monsieur le Président de la République,

  1. Sur le premier thème, sans doute celui qui nous interpelle le plus fort :

La crise que nous traversons doit nous permettre de repenser nos modèles de développement en replaçant l’humain au cœur de nos préoccupations pour plus de justice, de sécurité et d’égalité, garants du maintien d’une cohésion sociale durable.

Nous encourageons les efforts de votre gouvernement pour mettre en place un système de protection sociale qui renforce la résilience des personnes vulnérables face aux chocs. A ce titre, les partenaires soutiennent l’institutionnalisation du Registre National Unifié (RNU) et du Programme des Bourses Familiales.

Les partenaires plaident également pour une priorité aux secteurs de l’éducation et de la formation, qui ont été durement touchés par les effets de la pandémie, en veillant particulièrement à l’égalité entre filles et garçons.

Les effets de la crise ont affecté plusieurs secteurs où les femmes sont très présentes mais, où, en raison de leur position sociale, elles rencontrent plus de défis pour participer aux activités de la relance économique ; elles devraient selon nous – et selon vous aussi – continuer à faire l’objet d’une attention prioritaire.

  1. Sur le lien, plus que jamais évident, entre un environnement sain et la santé de chacun, et sur l’importance de soutenir les actions locales et innovantes,

Nous sommes convaincus qu’il en va de notre responsabilité collective de stopper la dégradation de notre environnement, dont dépend aussi notre santé, et que cela appelle à aménager une place centrale à l’environnement, au cœur de la relance de l’économie nationale – mais aussi mondiale.

Ce principe sous-tend le PSE Vert, et milite en faveur d’une relance verte, qui comporte également des arguments économiques forts.  

Penser au climat dans une approche économique est, à notre avis, à la fois une opportunité et un impératif dans un contexte de forte variabilité climatique dans tout le Sahel.

C’est pourquoi il nous semble que les investissements proposés dans le PAP2 ajusté et accéléré pourraient davantage mettre en exergue ces aspects afin de concilier lutte contre la pauvreté, protection de l’environnement, santé et bien-être des populations.

Nous l’avons vu à travers maints exemples : la création d'instruments locaux et régionaux pour favoriser la participation citoyenne, surtout des jeunes, peut être une stratégie gagnante pour encourager une gouvernance ouverte porteuse de développement durable.

Nous soulignons donc à nouveau le potentiel et les capacités de la société civile et des collectivités territoriales à contribuer à l’essor économique pour asseoir les bases d’un développement endogène et solidaire. La décentralisation mériterait donc selon nous de bénéficier d’une plus grande attention dans le PAP 2A.

Nous encourageons le gouvernement à intensifier les mesures de réforme à cet égard, avec pour objectif de rendre les collectivités territoriales plus autonomes sur le plan financier et mieux à même de répondre aux besoins de leurs communautés.

  1. Sur la nécessité de promouvoir la croissance par les investissements du secteur privé,

Lors de la Revue Annuelle Conjointe tenue le 11 septembre dernier, nous encouragions le Gouvernement à une bonne prise en compte du secteur privé, des collectivités territoriales et de la société civile dans l’agenda de relance. Nous nous réjouissons que le secteur privé soit un des piliers de la relance économique - avec une contribution attendue de 42% contre 22% dans le PAP 2-, et de l’accélération des mesures annoncées à cet égard.

Cela implique notamment une gestion efficace, transparente et prudente de la dette à moyen terme, y compris la dette aux fournisseurs privés de l’Etat afin de limiter l’impact de la crise sur les investissements créateurs d’emplois.

Les partenaires au développement, qui ont des interactions fréquentes avec les acteurs du secteur privé, sont disposés à faciliter, par une combinaison d’instruments financiers, la mobilisation du secteur privé national et international afin d’accompagner les projets structurants à travers des partenariats Public-Privé féconds.

Nous encourageons également le gouvernement dans ses efforts soutenus sur les autres réformes clés de gouvernance, telles que la réforme de l’administration publique et la lutte contre la corruption. Ce sont des éléments garants de la pérennité de nos investissements respectifs.

Enfin, pour une meilleure cohérence avec les initiatives internationales et régionales, nous rappelons l’importance d’aligner les actions du PAP2A aux objectifs de Développement Durable (ODD) – pour assurer qu’à l’horizon 2030, autrement dit dans les dix années à venir, ils soient atteints. Vous pourrez compter sur la pleine mobilisation de tous vos partenaires à cet effet.  

Excellence Monsieur le Président de la République, chers participants,

Les partenaires au développement du Sénégal se sont mobilisés en un temps record pour vous accompagner dans la mise en œuvre du Programme de Résilience Économique et Sociale que vous avez mis en place pour atténuer les effets de la Covid-19.

En effet, les partenaires ont pu engager quelque 873 milliards de FCFA de contribution au Fonds Force COVID19 que vous avez établi – soit bien au-delà des 60% pressentis.

Cette réactivité s’est également concrétisée sur le terrain avec une reprogrammation d’activités et de ressources pour répondre à l’urgence nationale.

Cet effort, que nous sommes fiers d’avoir pu adjoindre à ceux de votre gouvernement, et à l’élan de solidarité nationale dont nous avons été témoins, permet au Sénégal, sous votre leadership, de traverser cette crise de façons remarquable et  remarquée.

Nous en tirons de nombreux enseignements, y compris sur la manière dont nous pourrons nous coordonner davantage pour une efficacité, une efficience, une transparence et une visibilité optimales. 

Excellence Monsieur le Président de la République,

Je voudrais conclure en vous renouvelant, par ma voix, le soutien constant des partenaires à travers le Groupe élargi de coordination et de concertation du G50, qui assure la coordination du dialogue politique avec le Gouvernement du Sénégal sur les questions de développement et de coopération.

Nous encourageons vivement tous les partenaires du Sénégal, publics et privés, à rejoindre ce dialogue, sous la direction du Gouvernement.

Et nous demeurons unis, à son côté, à vos côtés, pour la mise en œuvre d’une stratégie de coopération au développement renforcée, qui assurera la meilleure orientation des ressources sur les priorités du PSE, ainsi que l’efficience et la transparence dans l’allocation et l’utilisation des contributions.

Je vous remercie de votre aimable attention