Discours d’ouverture de M. Nicolas Kasprzyk, Chargé d’Affaires a.i., Délégation de l’Union européenne au Gabon

Monsieur le Vice-Président du Gouvernement,

Madame la Présidente du Sénat,

Monsieur le Ministre d’Etat, Monsieur le Ministre de la Réforme et des Relations avec les Institutions,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les présidents et représentants d’institutions indépendantes,

Monsieur le directeur de cabinet de Madame la Secrétaire Générale de la Présidence de la République,

Monsieur le Chef de programme de l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Electorale, 

Monsieur le représentant du coordinateur résident ad interim du PNUD,

Distingués invités,

En vos qualités, grades et rangs respectifs, 

C’est un grand honneur pour la Délégation de l’Union européenne au Gabon de s’exprimer devant vous aujourd’hui, en ouverture d’un important séminaire organisé par le ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions et placé sous le haut patronage du Président de la République. 

Le séminaire, tel que l’a conçu le ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions, vise à appréhender les conclusions opérationnelles qui découlent de l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, adoptée par référendum en novembre 2024, dans la perspective notamment des réformes que les autorités gabonaises jugeront nécessaires à la modernisation et à la performance de l’administration publique. 

Dans un monde devenu instable, imprévisible, soumis aux soubresauts de la géopolitique et de rapports de force qui parfois s’expriment dans la brutalité et dans le mépris du droit international, l’Union européenne, elle, se veut un partenaire fiable et prévisible, qui respecte la parole donnée et reste toujours ouvert au dialogue dans le cadre de partenariats équilibrés, d’égal à égal.  Dans ce contexte, l’Union européenne se réjouit de la qualité de la relation bilatérale nouée avec le Gabon.

Vous le savez, au lendemain du 30 août 2023, alors que le Gabon commençait tout juste à écrire une page nouvelle de son Histoire, l’Union européenne a fait le choix d’adopter une posture d’accompagnement, en soutien à une transition politique qui avait comme objectif annoncé un fonctionnement plus démocratique et plus transparent des institutions et un retour à un ordre constitutionnel durable dans les meilleurs délais. Que de chemin parcouru depuis, dans le respect, soulignons-le, du chronogramme qui avait été annoncé. 

L’Union européenne se réjouit d’être un compagnon de route, et d’avoir apporté un soutien à la transition politique, sous des formes variées dont : 

  • d’abord, la mobilisation d’expertises techniques sur des sujets ciblés, tels que par exemple la réforme constitutionnelle ou les adaptations législatives, y compris du cadre électoral, en contexte de transition ; 

  • ensuite, la mobilisation de moyens significatifs, à travers notamment un projet, d’un montant de 2,5 millions d’euros soit 1,7 milliards de francs CFA, confié à IDEA International et au Centre Européen pour le Soutien Electoral (ECES), pour appuyer les institutions et renforcer les capacités des médias et la société civile pour qu’ils soient, chacun dans son domaine, outillés au mieux pour assumer pleinement leurs fonctions. Cela a permis par exemple le déploiement d’observateurs citoyens lors du scrutin présidentiel du 12 avril 2025, une expérience jugée positive qui pourra être répliquée pour les élections législatives à venir, si le ministère de l’Intérieur en autorise le principe. 

  • enfin, le soutien de l’Union européenne s’est manifesté dans le domaine de l’expertise électorale. En effet, l’Union européenne a déployé une Mission d’Expertise Electorale, en amont du référendum de novembre 2024, qui a formulé des recommandations, soumises aux autorités, pour appuyer la réforme du Code électoral qui s’en est suivie. L’Union européenne avait aussi manifesté sa disponibilité à déployer une Mission d’Observation Electorale, si les autorités s’y montraient favorables. 

L’appui de l’Union européenne s’étend au-delà des questions de gouvernance démocratique. Permettez-moi de donner quelques exemples :

  • Dans le cadre de son soutien bilatéral, l’Union européenne accompagne le Gabon dans le secteur bois-forêts. Une enveloppe de 9 millions d’euros (soit 6 milliards de francs CFA) a été récemment mise à disposition, ce qui amènera dans les mois à venir à un soutien ultérieur de ce secteur clé. Ce secteur est également soutenu au travers des fonds régionaux européens, comme le Programme NaturAfrica sur la conservation, le développement et la gouvernance des aires protégées pour lequel un financement sera bientôt octroyé à un partenaire de mise en œuvre qui travaillera en étroite collaboration avec l’Agence Nationale des Parcs Nationaux. L’UE finance également une Assistance Technique qui travaille étroitement avec les services du Ministère des Eaux et Forêts. Ces appuis s’inscrivent dans le cadre du Partenariat pour les Forêts signé en novembre 2024, lors de la visite du Président de la République à Bruxelles.

  • Dans le cadre de sa stratégie Global Gateway pour le soutien aux investissements, l’UE finance un don à hauteur de 30 millions d’euros (soit près de 20 milliards de francs CFA), qui s’ajoute à un prêt de l’AFD, pour la modernisation et la sécurisation du Transgabonais.

  • L’UE intervient également dans le financement de projets de soutien à la société civile gabonaise, au-delà des questions de gouvernance par exemple, pour soutenir la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, ainsi que l’amélioration des conditions de détention dans les prisons. 

L’Union européenne entend rester aux côtés des autorités gabonaises et de l’ensemble des parties prenantes, alors que se profilent des échéances institutionnelles majeures : les élections législatives et locales en septembre et octobre ; les élections sénatoriales en novembre ; la mise en place du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel en décembre ; la désignation des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle en décembre. L’Union européenne restera attentive aux besoins qui pourraient être exprimés par les parties concernées. L’UE veillera aussi à toujours rester dans son rôle, c’est-à-dire un rôle d’appui lorsque cela est demandé, sans jamais se montrer prescriptive.

L’Union européenne salue l’initiative prise par le ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions qui à travers ce séminaire permettra de présenter l’architecture constitutionnelle de la nouvelle République, de dévoiler des innovations opérationnelles dans le fonctionnement de l’Etat, d’exposer différents points d’attention relatifs à la mise en œuvre du dispositif législatif et réglementaire, de vulgariser les nouveaux processus de l’action publique, et de promouvoir le partenariat et la complémentarité entre les Institutions. Je forme le vœu que le séminaire permettra, aussi, de réfléchir aux conditions qui permettent de nouer et de faire prospérer des relations fructueuses avec les partenaires étrangers. 

L’Union européenne se réjouit d’appuyer cet événement dans le cadre du projet confié à IDEA International, qui vise à appuyer les efforts de construction démocratique et de promotion de l’état de droit. 

Je vous souhaite des travaux fructueux, et vous remercie de votre attention.

Elodie MBIDA, Responsable communication & relations presse, Délégation de l’Union Européenne au Gabon, et pour Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC

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