Communiqué de presse : Forum Économique Forestier 2025 : un tournant stratégique pour l’avenir de la filière forêt-bois

Le Forum Économique Forestier 2025 a officiellement été lancé ce lundi à l’hôtel NOMAD à Libreville, sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur le Vice-Président du Gouvernement. Organisé par le Ministère des Eaux et Forêts, Chargé du conflit Homme-Faune en collaboration avec le Ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, Chargé de la Lutte contre la vie chère, et avec l’appui de l’Union européenne, cet événement de deux jours constitue une étape clé pour la redynamisation du secteur forêt-bois. Les travaux se poursuivront jusqu’au mardi 9 septembre pour identifier des solutions concrètes et bâtir une filière compétitive, durable et porteuse de croissance par la transformation de la ressource, l’innovation technologique et la création d’emplois, conformément à la vision de développement économique du Gabon.
Pilier historique de l’économie nationale, la filière forêt-bois connaît aujourd’hui des défis majeurs : baisse de la demande internationale, coûts logistiques élevés et complexité accrue de l’exploitation après la première rotation des concessions. Le Forum est l’occasion d’adresser, entre autres, ces questions en réunissant une centaine de participants issus des institutions publiques, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et des établissements bancaires.
Dans son allocution d’ouverture, le Vice-Président du Gouvernement a rappelé l’importance stratégique du secteur forêt-bois pour l’économie gabonaise : « Cette biodiversité exceptionnelle n’est pas seulement un trésor naturel, elle est aussi une source de prospérité durable. En 2023, notre secteur forestier a contribué à hauteur de 41,9 milliards de francs CFA au budget de l’État, soit environ 4% du PIB. Ce chiffre révèle un potentiel encore largement sous-exploité », a déclaré S.E.M. Alexandre BARRO CHAMBRIER. Il a également réitéré la nécessité de poursuivre les réformes engagées autour de : « l’interdiction des exportations de grumes, l’encouragement à la transformation locale, la fiscalité incitative pour les concessions certifiées, trouver une issue aux créances de TVA, améliorer la productivité du secteur et le développement des forêts communautaires », a précisé son Excellence Monsieur le Vice-Président du Gouvernement.
Le Ministre des Eaux et Forêts, Chargé du Conflit Homme-Faune, S.E.M. Maurice NTOSSUI ALLOGO, a souligné la nécessité d'un dialogue renforcé entre toutes les parties prenantes, reconnaissant les défis tout en appelant à une action collective. Il a affirmé : « Je sais que les opérateurs économiques du secteur font face à des difficultés réelles. Ces préoccupations sont entendues. Nous avons une responsabilité partagée pour la relance de l'économie forestière au Gabon. Le secteur privé doit se réinventer. » Il a ensuite invité les acteurs à s'orienter vers une nouvelle approche pour garantir la prospérité du secteur : « Le temps est venu d’investir dans des unités de transformation plus poussée, dans des labels de qualité, et dans la montée en gamme. J'invite tous les acteurs – opérateurs économiques, partenaires techniques et cadres de l'administration – à s’unir sur ce chemin de réforme, d’industrialisation et de transparence. »
Pour sa part, le Ministre d’État, Ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, Chargé de la Lutte contre la Vie Chère, Monsieur Henri-Claude OYIMA, a souligné que « Le Gabon, riche d’un couvert forestier exceptionnel représentant près de 88 % de son territoire, est à la fois gardien d’un patrimoine naturel mondial et acteur stratégique dans la lutte contre le changement climatique. Mais cette richesse ne saurait rester un simple atout écologique : elle doit devenir un levier de croissance économique, de création d’emplois et de prospérité partagée… Il s’agit de passer de la forêt exploitée à la forêt transformée : voilà le chemin de notre prospérité. »
Enfin, l’Ambassadrice de l’Union européenne au Gabon a réaffirmé l’engagement de l’UE aux côtés du Gabon dans sa transition vers une économie verte. «L’ambition économique que se donne le Gabon aujourd’hui nécessite de l’innovation et des investissements. Pour que les entreprises du secteur forestier puissent franchir ce cap, trois facteurs de succès doivent être assurés : (i) une vision d’avenir conjointement construite pour un modèle plus performant, ouvert sur de nouveaux marchés y compris national ; (ii) des solutions pratiques aux épreuves qui impactent sérieusement aujourd’hui leur rentabilité car elles ne sont pas toutes liées à des éléments exogènes et enfin, (iii) un véritable cadre de concertation à travers l’institutionnalisation d’une plateforme public/privé et je profite de cette opportunité pour un nouveau plaidoyer à ce sujet.», a déclaré S.E.Mme Cécile ABADIE.
Les travaux du Forum s’articulent autour de quatre panels thématiques : la production et la transformation du bois, le transport et la logistique, les crédits carbone et financements verts, ainsi que l’évolution des marchés internationaux et l’ouverture au marché continental. Ces discussions doivent aboutir à un diagnostic partagé, à une vision commune pour la relance et à des engagements concrets pour renforcer la compétitivité et la durabilité du secteur forêt-bois.
Ce type d’initiative a vocation à être répétée afin de pouvoir contribuer à instaurer un dialogue régulier.
A propos
La politique de développement sectoriel pour la filière forêt-bois
La politique de développement sectoriel du Gabon pour le secteur forêt-bois repose sur une vision claire : faire de la filière un levier stratégique de diversification économique, de création d’emplois et de transition vers une économie verte.
Elle vise à concilier trois objectifs majeurs :
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Valorisation économique : encourager la transformation locale du bois afin d’augmenter la valeur ajoutée et renforcer la compétitivité des produits gabonais sur les marchés nationaux, régionaux et internationaux.
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Durabilité environnementale : promouvoir une exploitation responsable des ressources forestières à travers la certification, la gouvernance participative et l’intégration de mécanismes innovants tels que les crédits carbones.
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Développement social : stimuler l’emploi, notamment par la formation professionnelle, et soutenir l’implication des communautés locales et de la société civile dans la gestion durable des forêts.
Cette politique s’appuie sur la mise en place de réformes réglementaires et fiscales, sur la modernisation des infrastructures logistiques et industrielles, ainsi que sur des partenariats stratégiques avec les acteurs privés, les partenaires techniques et financiers et les institutions internationales.
En inscrivant le secteur forêt-bois au cœur de sa stratégie nationale, le Gabon entend renforcer son rôle de pionnier en matière de gestion durable des forêts en Afrique centrale, tout en garantissant une croissance économique inclusive et durable.
Le Ministère des Eaux et Forêts du Gabon
Le Ministère des Eaux et Forêts Chargé du Conflit Homme-Faune du Gabon est l'institution dédiée à la gestion durable et de la préservation du patrimoine forestier du pays, qui couvre 88% du territoire national. Ses missions incluent notamment la protection de la biodiversité, la gestion des aires protégées, tout en assurant une cohabitation harmonieuse entre l'homme et la faune.
Animé par une vision d'industrialisation du secteur forêt-bois, le ministère a fixé des objectifs ambitieux pour 2032 : doubler les recettes fiscales annuelles et porter la contribution du secteur au PIB de 3,2 % à 10 %. Pour y parvenir, il s'appuie sur une stratégie claire : généraliser la certification forestière, renforcer la traçabilité du bois et privilégier l'exportation de produits à forte valeur ajoutée issus de la 2ème et 3ème transformation, soit des produits finis « fabriqués au Gabon ».
L’Union européenne au Gabon
Au Gabon, les activités de l’Union européenne se concentrent sur la transition verte, la croissance durable et les emplois verts, ainsi que sur la gouvernance et les investissements durables. Des efforts spécifiques sont déployés dans la gestion durable des forêts, avec un accent particulier sur les chaînes de valeur des produits forestiers pour dynamiser l’économie locale.
Un Partenariat pour les Forêts UE / Gabon a été signé en novembre 2024 à Bruxelles avec le Gouvernement du Gabon représenté par le Ministre en charge des Eaux et Forêts. Ce Partenariat offre un cadre de dialogue politique, non contraignant, entre les deux parties, incluant les Etats membres de l'UE.
L'UE appuie actuellement le Ministère en charge des Eaux et Forêts au travers d’un projet d’assistance technique, visant en particulier à travailler sur la révision du Code forestier et à accompagner la matérialisation d’une plateforme de concertation public-privé, recommandée par le Groupe de Réflexion Interministériel sur les problèmes du secteur forêt-bois qui s’était réuni fin 2023 sous l’impulsion du Chef de l’Etat.
COORDONNÉES
Elodie MBIDA, Responsable communication & relations presse, Délégation de l’Union Européenne au Gabon, et pour Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC
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Quartier Gué-Gué, croisement boulevard de la Nation
BP 321 Libreville
+241(0)77.38.68.21