Le nouveau plan d'action de l'UE sur l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes dans les relations extérieures 2020-2025 (GAP III) vise à accélérer les progrès en matière d'émancipation des femmes et des filles, tout en préservant les gains réalisés en matière d'égalité entre les femmes et les hommes tout au long des 25 années ayant suivi l'adoption de la déclaration et du programme d'action de Beijing (lien externe).
"Le fait d'accorder les mêmes droits à chacun confère à nos sociétés une autonomie accrue. Cela les rend à la fois plus riches et plus sûres. Cela transcende les principes ou les obligations morales. La participation des femmes et des filles et le fait pour elles d'endosser des responsabilités en matière d'encadrement est un gage essentiel de démocratie, de justice, de paix, de sécurité et de prospérité, ainsi que l'assurance d'une planète plus verte. Avec ce nouveau plan d'action pour l'égalité des sexes, nous encourageons la réalisation de progrès plus nombreux et plus rapides vers l'avènement de l'égalité entre les femmes et les hommes", a déclaré le haut représentant/vice-président, Josep Borrell, lors de l'adoption du plan.
"Nous souhaitons œuvrer plus étroitement avec nos États membres, ainsi qu'avec les gouvernements de nos partenaires, la société civile, le secteur privé et d'autres parties prenantes, à l'érection d'un monde où les hommes et les femmes sont égaux. Il est capital de renforcer notre engagement en matière d'égalité entre les femmes et les hommes pour parvenir à une relance mondiale durable après la crise de la COVID-19 et pour bâtir des sociétés à la fois plus justes, plus inclusives et plus prospères. Pour ce faire, nous devons œuvrer à une approche porteuse de transformation, qui favorise l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'éducation et l'accès des filles à une éducation inclusive et de qualité", a ajouté la commissaire chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen.
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Le troisième plan d'action sur l'égalité des sexes prévoit cinq axes d'action pour l'UE:
Le GAP III:
L'UE a déjà beaucoup fait ces dernières années, y compris dans des environnements difficiles, comme peuvent en témoigner les histoires de femmes réelles et leurs expériences personnelles. Et le nouveau plan d'action sur l'égalité des sexes vise précisément à multiplier les exemples réels de ce type: davantage de transformation, davantage de bons résultats, davantage de modèles, comme ceux dépeints dans les histoires que ces femmes et ces filles s'apprêtent à nous raconter.
Tenin, âgée de 15 ans, se souvient du jour où elle a levé la main en classe et a dit: "Allez voir mon père: ils ont l'intention de me donner en mariage." Au Mali, où près de la moitié des filles sont mariées avant leur dix-huitième anniversaire, ce fut là un acte courageux de légitime défense. Tenin avait entendu dire que le directeur de l'école n'était pas favorable au mariage des enfants et elle a saisi l'occasion. Le soir même, le directeur accompagnait Tenin jusque chez elle. Tenin avait peur, mais son courage a été payant. Le directeur a expliqué à ses parents les méfaits du mariage précoce et ceux-ci ont changé d'avis.
Dans une salle de classe non loin de là, une fille appelée Awa a suivi cet exemple. Comme le papa d'Awa n'a pas changé d'avis, le directeur est allé au comité de prévention des mariages précoces soutenu par l'UE et l'UNICEF qui se trouve dans le village, où on a expliqué comment le fait de se marier plus tard pouvait permettre à une femme et à ses enfants d'être en meilleure santé. Le père d'Awa a finalement été d'accord et le mariage a été annulé. Lire l'histoire complète de Tenin et d'Awa
Pour les enfants les plus vulnérables au monde, la fermeture des écoles en raison de la COVID-19 est plus qu'un mal temporaire - cela pourrait signifier la fin de leur éducation. Les enseignants du programme financé par l'UE "Éducation pour la vie", comme Jennifer, ont essayé de maintenir le contact avec les élèves pendant la crise, afin que leur éducation puisse se poursuivre. Chaque jour, ces professeurs font le tour du camp et frappent à la porte des élèves pour leur proposer un enseignement et un soutien à domicile, en particulier pour des filles comme Okello, qui a été contrainte de quitter l'école parce qu'elle est tombée enceinte. Lire l'histoire complète de Jennifer et d'Okello
Aylín, âgée de 6 ans, arbore une affiche, qu'elle lit à haute voix. "J'ai le droit d'avoir une famille aimante", dit-elle. "Chaque petite fille mérite d'avoir une famille aimante et qui prend soin d'elle", dit Lady Carmona, âgée de 8 ans, en lisant sa propre affiche. Il est question du droit de disposer de son propre corps. Elle explique que si quelqu'un la touche de manière inappropriée, la première chose à faire est d'en informer un adulte en qui elle a confiance. "Il y a des lois qui protègent les filles pour que ce genre de choses ne se produise pas", déclare-t-elle. L'initiative "Spotlight" de l'UE et de l'ONU travaille en partenariat avec les gouvernements locaux et les organisations de terrain à travers l'El Salvador pour mettre un terme aux violences à l'égard des femmes et des filles en Amérique latine. Lire l'histoire complète d'Aylin et de Lady Carmona
En quête d'une vie meilleure, Abegail Compuesto a décidé de quitter son foyer aux Philippines avec sa sœur, dans l'espoir de trouver un emploi en Malaisie lui permettant de subvenir à ses besoins et d'aider financièrement sa famille. Mais les choses ne se sont pas exactement passées comme prévu. "À l'immigration, ma sœur et une autre jeune fille ont été prises à part par une personne paraissant travailler pour une ONG, qui soupçonnait qu'elles soient victimes de traite. Deux policiers sont ensuite arrivés et les ont emmenées. Comme j'avais déjà passé le contrôle de l'immigration, j'ai été forcée d'embarquer sur un bateau avec les autres femmes qui avaient aussi passé le contrôle. Abegail est membre de l'organisation de femmes Batis-AWARE, soutenue par l'initiative "Spotlight" de l'UE et de l'ONU, qui l'a aidée à se relever de ce traumatisme. Lire l'histoire complète d'Abegail
Khushi Kumari a pour la première fois entendu parler du compostage grâce à un livre qui appartenait à sa fille. "Avant, ma famille ne pouvait faire autrement qu'abandonner ses déchets ménagers près de notre maison, à l'air libre, et attendre le passage du véhicule de collecte des ordures. Parfois, le camion pouvait faire des jours sans passer. Alors les déchets s'amoncelaient et l'odeur pestilentielle devenait insupportable." Khushi s'est initiée au compostage avec l'aide technique de la Fondation Aga Khan, soutenue par l'UE. Le compostage a fait de Khushi une championne de la propreté au sein de sa communauté. À présent, d'autres femmes comme Khushi jouent un rôle essentiel dans la diffusion d'un modèle mené par les acteurs locaux pour une vie plus saine. Lire l'histoire complète de Khushi
Casser les stéréotypes autour du touk-touk
Le secteur des services de touk-touk en Inde est traditionnellement dominé par les hommes. Le projet Namma Auto, financé par l'Union européenne, a voulu briser ce stéréotype en permettant aux femmes de conduire des véhicules électriques, en les formant et en facilitant leur accès au financement. Chaaya est l'une de ces conductrices de voitures électriques à Bangalore qui non seulement a rompu avec les normes très anciennes de cette profession, mais a en outre adopté une nouvelle technologie pour ce faire. Continuez à suivre l'histoire de Chaaya.
Au cours de l'été 2018, Aizat, âgée de 27 ans, ainsi que vingt-cinq autres jeunes handicapés, ont intégré l'IT Academy dans le cadre du projet "Programmation sans barrières" ("Programming without Barriers"), mis en œuvre par l'association kirghize des développeurs de logiciels et de services, avec le soutien de l'UE. "Avant, j'étais très réservée, je n'allais nulle part. Je me demandais toujours pourquoi tout le monde me regardait, j'avais des complexes. Après la formation, mon environnement a changé..." Lire l'histoire complète d'Aizat
L'UE soutient l'émancipation des femmes yéménites. Une communauté située dans les environs de la ville d'Abs bénéficie d'un projet financé par l'UE qui emploie des femmes dans le secteur des panneaux solaires, fournissant ainsi à la communauté une énergie d'un coût plus abordable et renouvelable, tout en dispensant une formation aux femmes et en leur procurant un revenu stable. "Le projet a renforcé notre autonomie et notre confiance à participer à la société et nous a permis de franchir la ligne rouge dans nos relations avec les hommes", déclare Iman, directrice de la centrale électrique. "Et nous contribuons désormais au budget mensuel de la famille pour couvrir les besoins alimentaires et acheter d'autres produits de première nécessité." Lire l'histoire complète des femmes des microréseaux
Lorsqu'une société perd tous ses repères en raison d'une pandémie mondiale sans précédent, la meilleure solution consiste à recourir à l'inventivité et à la détermination des individus. Tufaha, Aziza et Amine, trois jeunes entrepreneures libyennes, ont relevé ce défi en créant une application éducative innovante appelée "Panda", une initiative financée par l'UE qui fait le lien entre les écoles de Benghazi et les parents. "Nous voulons faire en sorte que, grâce à Panda, tous les élèves puissent terminer leur année scolaire chez eux, en toute sécurité." Lire l'histoire complète de Tufaha, Aziza et Amine
Eslam est une femme jordanienne de 25 ans, titulaire d'une licence en criminalité et délinquance, qui, ne pouvant trouver d'emploi dans son domaine, s'est tournée vers le loisir de son enfance, "le dessin sur ordinateur". Eslam s'est inscrite à un cours de graphisme avec le soutien de l'UE, par l'intermédiaire des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui aident plus de 1,3 million de bénéficiaires vulnérables en Jordanie, en Égypte, en Iraq, au Liban, en Syrie et en Turquie en améliorant leur bien-être général. "Je suis très fière d'avoir étudié le graphisme. [...] Mes amis ont commencé à me voir comme quelqu'un qui a un bon boulot. [...] Ils ne me regardent pas de haut parce que je travaille... au contraire, ils m'admirent!" déclare une Eslam épanouie. Lire l'histoire complète d'Eslam
Lina Zettergren est conseillère référendaire à la Cour suprême de son pays natal, la Suède. Elle a rejoint la mission EUPOL COPPS en octobre 2019, en tant qu'experte confirmée dans le domaine de la justice pénale. Son rôle à Ramallah consiste à accompagner l'évolution du système de justice pénale palestinien, notamment en ce qui concerne les questions liées au droit à un procès équitable, à la protection des témoins, à la lutte contre la corruption et à l'accès à la justice. Mais si vous lui demandez de citer un projet qui lui tient particulièrement à cœur, elle vous parlera sans hésiter du mentorat des femmes juristes et de leur émancipation. Lire l'histoire complète de Lina
La lutte pour une société égalitaire entre les femmes et les hommes n'est pas finie!
Choquée par les histoires qu'elle avait entendues lorsqu'elle était bénévole dans un centre d'accueil pour femmes au Monténégro, et inspirée par le courage de ses deux grand-mères, Maja Raičević a réalisé ce qui allait devenir son combat. Aujourd'hui, elle se bat contre les violences faites aux femmes et œuvre pour une société plus égalitaire. Regardez l'histoire complète de Maja.
La science a été notre salut, elle a ouvert notre horizon sur quelque chose de plus grand
Les sœurs jumelles Detina et Argita Zalli ont quitté leur Albanie natale à l'âge de treize ans pour émigrer au Royaume-Uni. Aujourd'hui, toutes deux sont des scientifiques de renommée internationale qui enseignent à Harvard, à Oxford et à l'Imperial College. Grâce à leur projet "We Speak Science", elles mettent en relation des étudiants et des scientifiques du monde entier. Regardez l'histoire complète de ces jumelles.
Si ces histoires sont en soi encourageantes, le nouveau plan d'action sur l'égalité des sexes appelle à en faire plus: édifier un monde où les hommes et les femmes sont égaux, afin qu'un nombre sans cesse croissant de femmes et de filles jouissent pleinement de leurs droits fondamentaux, et bâtir des sociétés plus justes et plus prospères, où chacun a la possibilité de s'épanouir et où personne n'est laissé de côté.