Déclaration de la haute représentante de l'Union et vice-présidente de la Commission, Mme Federica Mogherini, sur la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste
En cette journée dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, nous nous souvenons de ceux qui ont été assassinés parce qu'ils étaient coupables du seul crime d'être nés. Nous nous souvenons que le régime nazi et ses alliés ont systématiquement tenté d'exterminer le peuple juif et d'autres groupes – en raison de leur origine ethnique, de leurs convictions ou de leur orientation sexuelle.
C'est une journée du souvenir, mais c'est aussi une journée d'action inscrite dans le présent. Liliana Segre – sénatrice italienne à vie et survivante de l'Holocauste – a dit récemment que le souvenir de la Shoah devait aider les européens d'aujourd'hui à rejeter la tentation de l'indifférence face à l'injustice qui nous entoure, à demeurer vigilants et à être plus sensibles à la responsabilité de chacun envers autrui.
Nous avons un devoir de mémoire, à titre individuel et collectif, en particulier à une époque où l'antisémitisme reprend vigueur, où les théories du complot antisémites reviennent en force et où les attaques contre les juifs et la mémoire de l'Holocauste sont beaucoup trop fréquentes – aussi bien en Europe qu'en dehors de celle-ci. Nous avons donc plus que jamais le devoir de "rester vigilants" et de réagir et d'agir contre toutes les formes de racisme et de discrimination, anciennes ou nouvelles.
L'Union européenne s'est toujours élevée contre toutes les formes d'antisémitisme, y compris les tentatives de légitimer, de justifier ou de banaliser l'Holocauste, et elle continue à le faire. Le projet d'intégration européenne a germé en réaction à la Deuxième Guerre mondiale et à la Shoah. La première pierre de la construction de l'Union européenne a été posée lorsqu'on a décidé qu'il n'y aurait "plus jamais ça". Nous avons compris que notre continent puisait sa force dans sa diversité et la préservation de cette diversité est devenue un objectif fondamental de notre Union – et notamment de notre politique étrangère.
L'antisémitisme – et toutes les formes de racisme – est une attaque contre les fondations mêmes de notre Union européenne: c'est une attaque perpétrée contre chacun d'entre nous.